Pourquoi, avec la même température, on a plus chaud au printemps qu’en automne?
Une température de quinze degrés au printemps nous semble beaucoup plus agréable qu’à l’automne. Ce n'est pas uniquement une perception, mais bien une réalité. Que se passe-t-il réellement ?
Le corps apprend à tolérer le froid au fil du temps
Des études ont prouvé que les personnes exposées fréquemment au froid peuvent apprendre à le tolérer. Quand on est exposé aux températures froides, plusieurs mécanismes de notre corps se mettent en action. C’est le cas notamment des capteurs dans notre peau, appelés thermorécepteurs, qui envoient un signal dans la région du cerveau qui régule notre température corporelle ; il s’agit de l’hypothalamus.
L’hypothalamus ordonne au corps de réagir de deux manières. La première est de déclencher le phénomène de vasoconstriction qui a pour but de resserrer les vaisseaux sanguins et de diriger le sang vers les organes vitaux. La deuxième est de frissonner pour générer de la chaleur.
Comme on ressent l’air froid pendant plusieurs mois en hiver, ces réactions corporelles en réponse au froid vont s’amoindrir avec le temps, car le corps va s’habituer aux températures hivernales. Autrement dit, pour une même température, nos vaisseaux sanguins près de notre peau ne se contractent pas autant au printemps qu'à l’automne.
En effet, après plusieurs mois d’hiver, quand, au printemps, l’air frais, mais plus doux souffle sur notre peau, il nous apparaît plus chaud qu’à l’automne. En fait, notre corps s’étant adapté aux températures froides, celles moins glaciales du printemps lui demandera moins d’efforts, provoquant moins de vasoconstriction que ces mêmes températures atteintes à l’automne.
10 à 20 jours pour s’adapter à une nouvelle saison
Notre corps doit s’adapter au changement de saison. Dès que le mercure augmente ou diminue, il faut entre 10 à 20 jours pour que notre métabolisme s’adapte à une nouvelle saison. Certains chercheurs estiment que la transition de l’hiver au printemps est plus difficile en raison d’une grande quantité d’énergie qui sera déployée pour rester au frais.
Il est important de boire suffisamment d’eau afin d’éviter d’être déshydraté alors que nos mécanismes de transpiration sont restés quasi inactifs pendant l’hiver, et qu’ils devront se remettre en fonction à l’approche de la saison estivale.
Les métiers qui vivent cette réalité
D’autres études l’ont confirmé, les populations autochtones ainsi que les pêcheurs souffrent moins du froid comparativement aux personnes sédentaires peu exposées aux conditions glaciales de l’hiver.
Les pêcheurs qui doivent avoir leurs mains dans l’eau glaciale pendant de longues heures développent une tolérance au froid. Leurs mains maintiennent des températures beaucoup plus élevées qu’une personne qui met occasionnellement ses mains dans de l’eau gelée
Sources : NY TIMES et l'Université du Michigan