Les chiffres le confirment : un automne froid donne ce genre d'hiver

Dans quelle mesure un automne frisquet est-il précurseur d'un hiver anormalement froid? Réjean Ouimet répond à la question. Analyse.


Automne précurseur

L'automne montre souvent des signes avant-coureurs de ce à quoi pourrait ressembler la saison froide. Depuis une trentaine d'années, deux cas se distinguent : 1989 et 1993. Ces deux hivers ont été particulièrement froids alors que l'automne s'avérait déjà plus frais que la normale.

« En 1989, la rupture a été brutale au cours de l’automne et novembre nous projette au cœur de l’hiver, explique Réjean Ouimet, météorologue. Par la suite, le Québec a connu 50 jours de froid. Le mois de décembre a été le mois le plus froid depuis les années 1940. L'hiver va s'essouffler rapidement ensuite en janvier. L’automne 1993 a été marqué par une tempête de neige au lendemain de l'Halloween. Un événement annonciateur de l’hiver le plus froid jamais enregistré, un record qui tient toujours. »

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Donnée révélatrice

Depuis 80 ans, les statistiques sont éloquentes. Quand l'automne est plus froid que la normale, les probabilités demeurent élevées que l'hiver suive la même tendance. Toutefois, notons que ce résultat tient compte d'une moyenne de températures récente, soit de 1991 à 2020.

« Le score est 75 % si l'on se réfère à la normale récente depuis 1991, affirme Réjean Ouimet. Ce qui veut donc dire que trois fois sur quatre, il y a une filiation et l’hiver aussi est plus froid que la normale quand l’automne précédent l’est. »

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Le Québec se réchauffe

Le Québec n'échappe pas au changement du climat. Les saisons sont plus chaudes et la normale évolue de la même façon. En considérant la moyenne de températures depuis 1941, la filiation automne froid et hiver froid devient moins fréquente. Toutefois, cela se produit presque deux fois sur trois à Montréal.

« Ce résultat pénalise les vieilles années alors qu'un climat moins chaud prévalait, estime Réjean Ouimet. On a repris l'exercice avec une super normale qui regroupe l’ensemble des données soit depuis 1941. »

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Le grand frisson

À Québec, les données sont probantes. La moyenne est de 9 fois sur 13 depuis 1990. La très grande majorité des cas des automnes anormalement froids montre que les hivers sont plus froids également.

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.


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