Rouler en voiture électrique l’hiver, efficace ou pas?
Alors que les voitures entièrement électriques se multiplient sur les routes du Québec, la question sur leur efficacité durant la saison hivernale se pose. Ces véhicules maintiennent-ils une bonne autonomie par temps froid?
Pour répondre à cette question, mon collègue journaliste à MétéoMédia et ancien chroniqueur automobile, Francis Brière, a effectué deux essais routiers à bord d’une Hyundai IONIQ 5 à deux températures différentes. Le premier test a été fait à 4 °C et le second à -10 °C.
Une perte d’autonomie de 40 %
À 4 °C, la voiture n’a pas atteint l’autonomie annoncée par le constructeur de 488 km. Elle a en fait subi une perte de 27 % avec une autonomie réelle de 360 km. La différence était encore plus significative, soit 40 %, lors du test à -10 °C.
« L’Association des véhicules électriques du Québec mentionne qu’à -25 °C, on perd environ 50 % d’autonomie, alors que selon les résultats de nos tests, nous avons perdu presque le même pourcentage à seulement -10 °C », souligne Francis Brière.
La voiture électrique demeure une option fiable, mais il faut bien prévoir ses déplacements pendant l'hiver, surtout si le mercure dégringole sous les -10 °C.
Une recharge au ralenti par temps froid
Mis à part l’autonomie des véhicules électriques, les basses températures ont aussi des impacts sur la rapidité de recharge de ceux-ci.
« Quand il fait froid, il faut prévoir plus de temps pour la recharge. Par exemple avec une borne rapide de 100 kWh, je n’ai pas été en mesure d’obtenir plus de 60 kWh de capacité de recharge par temps froid à -10 °C », affirme Francis Brière.
Les journées froides en disparition
Les grands froids sont cependant moins fréquents qu’auparavant au Québec.
« Les journées froides, c’est lorsque les maximums n’atteignent pas -10 °C au Québec, ce qui représente entre 20 et 25 journées entre Montréal et Québec sur toute l’année, affirme Réjean Ouimet, météorologue à MétéoMédia.
Il ajoute que depuis 2010, on est rendu à seulement 11 journées froides à Montréal.
Un choix pour l’environnement
Inévitablement, rouler électrique demeure une meilleure option environnementale au Québec.
« On a la chance d’avoir de l’électricité qui est propre, c’est-à-dire qui est produite grâce à l’hydroélectricité. Alors, ça a beaucoup de sens d’acheter une voiture électrique au Québec, mais ce n’est pas le cas partout dans le monde, indique Francis Brière. Le froid va réduire un peu l’autonomie, mais c’est quand même avantageux de ne pas émettre de CO2 en roulant. »
MétéoMédia remercie Hyundai pour le prêt de la IONIQ 5.