Trois tempêtes pourraient surprendre le Québec cet automne
L’automne pourrait être marqué par ces trois phénomènes.
Un déclencheur
Lors des saisons de transition comme en automne, les contrastes de températures sont parfois incisifs. Le froid au nord tente parfois de s'imposer face à une masse d'air chaud en provenance du sud. Entre les deux survient du temps perturbé. Le prochain trimestre risque de mettre en scène des tempêtes de trois types. En premier lieu, on a les orages. Dans ce cas précis, de l'énergie dans l'atmosphère est requise, de même qu'un phénomène de soulèvement. Le passage d'un front froid pourrait très bien faire l'affaire.
« L’automne 2024 s’annonce comme une belle saison, un régime plutôt calme sur le plan météo, estime Réjean Ouimet, météorologue. La saison débute avec un régime anticyclonique bien installé. Les menaces seront donc assez dispersées, elles seront de trois ordres. D’une part, la chaleur du début de la saison devrait permettre l’éclosion d’orages comme on en voit en été. La dynamique est moins forte en septembre, il nous faut un élément déclencheur pur permettre aux orages de se développer. »
Temps violent
Les orages sont moins fréquents en automne qu'en été, mais des manifestations de temps violent ne sont pas exclues. Cette année, le contexte atmosphérique semble moins propice à la formation d'orages. Toutefois, il ne faudra pas sous-estimer une descente de froid incisive qui vient chasser une masse d'air chaud : le choc pourrait déclencher les hostilités.
« On va les voir lors des changements de masse d’air, poursuit Réjean Ouimet. Au terme d’une vague de chaleur, il faut surveiller le moment de cassure qui peut nous valoir des orages. Des tornades sont également possibles à cette période de l’année. On n’a qu’à penser au 21 septembre 2018 alors qu’une puissante tornade a dévasté une partie de la ville de Gatineau dans l'Outaouais. »
Ouragans d'automne
L'autre menace provient des Tropiques. Ces jours-ci, le Québec évite par chance les restes de Francine qui a frappé en Louisiane. Ces gros systèmes déversent d'importantes quantités de pluie même s'ils ont perdu leurs caractéristiques tropicales. Ce qui menace la province avec ces tempêtes : 100 mm d'eau et plus et des vents de 100 km/h.
« Les tempêtes originaires des tropiques, que ce soit dans l’Atlantique ou dans le golfe du Mexique, représentent un risque que l’on juge modéré pour le Québec. La conjoncture météo sur le continent est déterminante pour permettre ou non à une de ces tempêtes de dériver jusque chez nous et avec quelle intensité. »
Système automnal
La classique d'automne au Québec : une vraie tempête dont l'origine n'est pas tropicale. De fait, de gros systèmes empruntent parfois une trajectoire vers la Belle Province. Ces perturbations sont assez puissantes pour causer beaucoup d'ennuis : pannes d'électricité majeure, inondations, affaissements de sol, routes fermées, etc. Souvenons-nous de 2019, à l'Halloween. Cet événement avait secoué le sud de la province.
« En troisième lieu, on parle des tempêtes automnales, explique Réjean Ouimet. Ces fortes dépressions génèrent des vents de 60 à plus de 100 km/h en rafales. On en a entre 5 et 10 au Québec en moyenne à l’automne. Les régions de l’est du Québec sont plus souvent touchées par ces tempêtes. »
Le meilleur vers la fin
Selon les modèles, l'automne sera composé de mois de septembre et octobre plutôt calmes en ce qui trait aux tempêtes. Toutefois, novembre pourrait surprendre à cet égard. Un changement de régime pourrait perturber l'atmosphère et générer quelques tempêtes. « On prévoit une cassure des températures en novembre, affirme Réjean Ouimet. En passant ainsi du chaud au froid préhivernal de façon abrupte, le contexte pourrait se prêter au développement d'une ou plusieurs de ces fortes tempêtes. Si l’automne dans son ensemble sera plutôt tranquille, aucune de ces trois menaces n’est à écarter durant la saison.
Avec la collaboration de Bertin Ossonon, Kevin Cloutier, Nicolas Lessard et Réjean Ouimet, météorologues.