Un des hivers les plus doux jamais vus au Québec
Une pléthore de records de douceur a rythmé la saison hivernale 2020-2021, qui a été parmi les plus chaudes que le Québec ait connues depuis le début de la collecte des données.
EN BREF :
Un hiver parmi les plus doux;
Un paysage disparate d'une région à l'autre;
Peu de températures glaciales.
La saison hivernale 2020-2021 se taille une place de choix parmi les plus chaudes jamais observées, et ce, pour l'ensemble du territoire.
Il s'agit même d'un des trois hivers les plus doux à avoir été enregistrés dans l'est du Québec. C'est également dans cette région que les écarts par rapport à la normale sont les plus prononcés.
À Montréal, l'hiver 2021 se glisse à la huitième place des saisons les plus clémentes.
De nombreux records de chaleur ont également été fracassés un peu partout au sein du Québec méridional. Rappelons que les festivités de Noël, par exemple, se sont déroulées sous une chaleur hors du commun.
Le mois de janvier a été particulièrement riche en la matière, avec six nouvelles marques au tableau de la douceur. Au total, douze journées exceptionnellement chaudes ont été enregistrées entre le 1er décembre et le 28 février.
Si les hivers doux sont généralement caractérisés par une omniprésence des nuages, cette année fait exception. Le soleil s'est effectivement invité plus souvent qu'à l'habitude, laissant aux Québécois le loisir de profiter de deux fois plus de beaux week-ends qu'en temps normal.
Moins de neige, sauf pour...
Février a connu son lot de tempêtes de neige. Le mois a effectivement débuté en lion, avec le vigoureux système du 2 au 3 février. La Saint-Valentin s'est, elle aussi, déroulée sous une perturbation musclée.
Malgré tout, les bordées ont été moins nombreuses que la normale. On en enregistre, en moyenne, 22 au cours de la saison hivernale, mais seulement 19 se sont frayées un chemin jusqu'au Québec.
Résultat : le couvert nival est beaucoup moins épais que d'habitude sur de nombreuses régions. L'est enregistre un déficit particulièrement marqué : Sept-Îles doit composer avec près d'un mètre de neige de moins que la normale.
Seule exception : Montréal et ses environs. La grande région de la métropole a effectivement plus de neige que ce à quoi elle a normalement droit.
À l'abri des extrêmes
Peu de fluctuations de températures extrêmes (le passage d'un froid glacial à un mercure doux en peu de temps) ont rythmé la saison hivernale. Cela a permis à l'ensemble des régions de conserver leur joli décor hivernal pour la majeure partie de la saison.
De plus, le froid n'a pratiquement pas flirté avec les extrêmes. Si cinq poussées glaciales ont été observées au cours de la saison (dont deux en février), elles ont été peu intenses, de courte durée et dispersées un peu partout sur le territoire.
En somme, personne n'a eu droit à sa part de températures arctiques. À Montréal, par exemple, quatre fois moins de journées froides qu'à l'habitude ont été enregistrées au cours de la saison.
Malgré un mois de février assez frisquet, c'est donc la douceur qui l'emporte.
Les grands disparus
La saison hivernale s'est déroulée en l'absence de quelques grands acteurs : la pluie, le verglas et le refroidissement éolien.
La douceur marquée a engendré la disparition du refroidissement éolien. La métropole montréalaise a à peine connu la moitié des journées avec des températures ressenties à -20 ou plus froid.
Malgré la douceur ambiante, Montréal a même connu sa plus longue séquence sans une goutte de pluie depuis 34 ans. À titre d'exemple, la grande région métropolitaine a droit, en moyenne, à une trentaine de millimètres de pluie au cours du seul mois de janvier.
De plus, la pluie verglaçante manque à l'appel. Le dernier véritable verglas remonte au 26 novembre dernier, alors que quelques épisodes du genre s'invitent généralement à quelques reprises au cours de l'hiver.