Un événement important bouleverse l'atmosphère
Un fort réchauffement stratosphérique a présentement des effets en haute altitude. Quelles seront les conséquences sur le plancher des vaches?
Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue
En bref :
Réchauffement stratosphérique en branle;
Le vortex polaire est perturbé, et un blocage émerge;
Le Québec du bon côté de la circulation atmosphérique.
Un robuste réchauffement stratosphérique est présentement en marche dans les hautes couches de l'atmosphère. La température augmente, et la pression aussi. C'est notamment le résultat d'un mouvement des systèmes de haute pression, qui engendrent des mouvements ondulatoires. Au fil du temps, cette agitation en haute altitude a des effets sur la circulation polaire.
Un vortex polaire fragilisé
Éventuellement, un apport d'énergie comme celui-ci dans la stratosphère crée une perturbation majeure dans le le vortex polaire, qui se démantèle tranquillement sous l'influence de ce réchauffement. Cela peut cependant prendre quelques jours, voire plusieurs semaines, avant que les effets de l'événement stratosphérique entament leur lente progression vers la surface.
Bon à savoir – Le vortex polaire est une zone de basse pression en haute altitude située dans l'hémisphère Nord. Il agit comme un large cyclone, couvrant tout le pôle Nord du globe, et est le résultat d'une grande différence de rayonnement solaire entre l'équateur et le pôle Nord. Il contient généralement la masse d'air la plus froide de l'hémisphère.
Un vortex polaire affaibli aura à son tour une influence sur la météo à la surface de la Terre. La porte est donc ouverte à un nouveau contexte atmosphérique – et à de nouvelles surprises. Le courant-jet peut également en subir les effets.
Un contexte actuel particulier
En ce moment, ce réchauffement a confortablement installé ses quartiers sur les régions polaires, compressant le vortex vers la Sibérie. Cela crée un contexte de blocage, soit une large et persistante zone de haute pression, près du Groenland. Ce phénomène est souvent observé dans le cas d'un réchauffement stratosphérique. Le vortex polaire, complètement désorganisé, perd du galon et doit se retirer en périphérie du blocage.
Le contexte actuel au-dessus de l'Amérique du Nord n'a donc rien de surprenant, en ce moment : présence d'une anomalie positive vers le Groenland et l'océan Atlantique Nord en même temps qu'une zone de basse pression vers l'Ouest canadien.
Cette dernière rime avec des températures plus froides que d'habitude pour nos voisins canadiens, au début du mois de mars. Même chose pour une large portion de l'ouest des États-Unis, qui risque de devoir composer avec un mercure digne de l'hiver au cours des prochaines semaines.
Et au Québec?
Le Québec, quant à lui, se trouve du bon côté de la circulation atmosphérique. Le nord de la province pourrait avoir droit à des températures plus élevées que la normale saisonnière, accélérant la fonte des neiges.
Le Québec méridional, où vivent la majorité des citoyens, sera situé pile entre les deux masses d'air, encourageant plutôt un air un peu printanier pour débuter le mois de mars. Les chiffres sur le thermomètre devraient osciller autour du point de congélation au cours des prochaines semaines.