El Niño risque d'avoir une influence importante sur le printemps

El Niño tend à perdre rapidement des plumes, une situation qui peint tranquillement le portrait du printemps au Québec.


Le soleil, un acteur climatique majeur, reprend du galon vers le mois de mars. Cela met lentement la table à la chaleur du printemps et, plus largement, à celle de la saison estivale.

Cependant, d'autres éléments ont une influence sur le déroulement de la saison de transition. Cette année, El Niño est en tête de liste. Rappelons que ce dernier a contribué à donner à la saison hivernale 2023-2024 une allure de pétard mouillé.

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L'anomalie d'eau chaude, bien campée dans l'océan Pacifique, a cependant tendance à changer, ce qui risque d'avoir des conséquences sur l'allure du printemps à venir.

Des cas similaires à analyser

Depuis les années 1950, ce phénomène particulier a fait des siennes à 13 reprises. Fait étonnant : si El Niño contribue généralement à un hiver doux, la tendance semble s'inverser pour la saison suivante. « Des 13 cas observés, on en a 4 qui ont mené à des printemps doux, ce qui représente une minorité », explique le météorologue Réjean Ouimet.

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El Niño est souvent en déclin après avoir culminé pendant l'hiver, ce qui risque d'être le cas cette année. « La vitesse à laquelle El Niño faiblit semble importante. Un déclin lent est associé à un printemps décevant la plupart du temps », estime Réjean Ouimet. Il précise que trois printemps seulement ont été frais, soit en 1983, 1992 et 2019.

Cette fois, c'est plutôt l'inverse qui se dessine, puisque l’eau du Pacifique risque de refroidir plus rapidement. Une situation semblable, où un El Niño fort a rapidement perdu des plumes, s'est produite en 1998 et en 2016.

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« Ces printemps ont été généralement doux, avec un mois de mars neigeux et un mois de mai chaud et sec. L'échantillon n’est pas gigantesque, mais on voit une possibilité vers laquelle pourrait pointer le printemps 2024 », souligne M. Ouimet.

Rappelons qu'El Niño n'est pas le seul élément à considérer en ce qui a trait à l'allure des saisons. La crête atmosphérique du Groenland et les températures de surface de l'océan Atlantique risquent, elles aussi, d'avoir leur mot à dire sur les prochains mois. Ces dernières pourraient même bloquer le froid et alimenter les fameuses tempêtes du début du printemps.

« Dans tous les cas, le printemps n’est jamais d’une seule teinte au Québec, mais El Niño pourrait y mettre de la couleur en 2024 », considère Réjean Ouimet.


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