Voyez pourquoi mai va donner le ton à l'été
Est-ce que l'été sera à l'image du mois de mai? Réjean Ouimet répond à la question.
Mai donne le ton
Entre avril et juin, le Québec connaît une grande évolution en ce qui concerne la météo. De fait, un changement de saison s'opère en mai. Au chapitre des températures et des précipitations, un nouveau paradigme s'installe. Jusqu'à quel point le mois peut-il dicter l'allure de l'été? Souvent, cette période de transition offre un avant-goût de la saison estivale. En observant les différents scénarios depuis 80 ans, Réjean Ouimet a relevé une corrélation à 45 reprises. Toutefois, elle est répartie en trois cas de figure : bel été, moins bel été et été normal.
« Le mois de mai marque la transition du printemps vers l’été, explique Réjean Ouimet, météorologue. Bien que des variations soient possibles, il arrive que le scénario de mai soit déterminant et donne des indications sur l’allure de la saison estivale à venir. »
Les mécanismes estivaux
En mai, le contexte atmosphérique change. En premier lieu, le soleil exerce une plus grande influence en réchauffant beaucoup l'atmosphère. Du même coup, le vortex polaire se retire au nord. De plus, l'été au Québec dépend grandement de l'insistance de l'anticyclone des Bermudes. Ce phénomène contribue à l'apport de chaleur jusqu'à nos latitudes.
« Des perturbations vont se succéder dans cette période tampon, explique Réjean Ouimet. Encore là, deux situations sont possibles. Soit les perturbations sont faibles et passent rapidement (scénario favorable), soit on a affaire à des situations de blocages qui font que le mauvais temps stagne sur de longues périodes. Par exemple, en 2009 l’été sera marqué par ces dépressions froides (été décevant). »
Mauvais scénario
Le mouvement des masses d'air et les différents contextes atmosphériques qui règnent au printemps ont parfois tendance à s'accrocher. Un flux zonal ou des vents forts en altitude plus rectilignes sont plus favorables à une situation de stabilité. Inversement, un courant-jet sinueux qui laisse place à des conflits entre la chaleur et le froid n'est généralement pas bon signe pour l'installation de l'été. « Si la bascule atmosphérique vers un scénario estival, c'est-à-dire le retrait du vortex et la circulation fluide d’ouest en est (zonale), ne s’opère pas en mai, cela peut être un indicateur d’un été qui va laisser à désirer, estime Réjean Ouimet. Il sera plus difficile par la suite de rectifier la situation et on risque de perdre une partie de la saison à attendre le déblocage vers le plein été.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Catherine Aubry, météorologues.