Voyez quand l’hiver pourrait tout donner
Tendance inusitée
Un phénomène s'est produit en 2023. S'agit-il d'une tendance lourde? De fait, toutes les saisons de l'année se sont soldées par un virage vers le froid. Les deux premiers mois de l'hiver météorologiques ont été doux. Puis, février a été plus froid que la normale. Au printemps, même histoire : mars et avril plus doux, mais plus froids.
« Pour l’hiver et le printemps, on parle d’une tendance au ralenti pour ce qui est de l’évolution de la saison, précise Réjean Ouimet, météorologue. L’été et l’automne ont été marqués par une accélération de la tendance normale vers le plus froid. Cela aura-t-il une incidence sur la durée et l’allure de notre hiver? »
L'hiver vers la fin
Encore en 2024, le scénario pourrait se répéter. L'hiver serait donc déréglé avec une finale marquée par le froid. Il s'agirait donc d'une cinquième saison consécutive caractérisée de la sorte.
« De toutes les saisons depuis 1991, c'est le printemps où l'on a vu le plus souvent des finales décevantes, affirme Réjean Ouimet. Suivi de près par l’hiver et l’automne. Ce qui donnerait davantage de portée à une continuation du scénario pour l’hiver 2023-2024. Ceci soulève des questions pour la fin de l’hiver. »
Février le plus froid
Autre phénomène relativement fréquent : février devient le mois le plus froid de l'hiver. La saison froide donne tout vers la fin. Selon la logique des choses, janvier devrait le surpasser en matière de températures glaciales d'un peu plus de 1 °C. De plus, le deuxième mois de l'année peut même faire basculer la saison complète vers un statut anormal négatif. Si la tendance se maintient, il pourrait encore nous réserver des surprises en 2024.
« Indépendamment du scénario de continuité évoqué jusqu’à maintenant, février a été le plus froid de l’hiver à 28 reprises, explique Réjean Ouimet. De ce nombre, cela a contribué à condamner l’hiver à 17 reprises. Parmi les caractéristiques de l’hiver québécois, il y a la durée. Si les hivers nous apparaissent trop longs, c’est davantage vers la fin qu’au début. Bref, les mois de février ont un gros mot à dire surtout quand il s’avère qu’ils sont les pires de la saison. »
Avec la collaboration de Bertin Ossonon et Réjean Ouimet, météorologues.