Bombe météorologique : intense, dangereuse et surprenante
La bombe météorologique est un phénomène exceptionnel qui se produit quelques fois annuellement. La puissance remarquable de ce type de dépression peut avoir des conséquences importantes. Analyse.
En bref :
Phénomène exceptionnel et très puissant ;
Dépression à développement explosif ;
Baisse de pression de 24 millibars ou plus en 24 heures.
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Genèse
On utilise ce terme spectaculaire en météorologie pour désigner une dépression qui subit une chute de pression rapide. Pour être qualifiée de bombe météorologique, elle doit perdre 24 millibars ou plus en 24 heures. John Gyakum de l'Université McGill a popularisé le terme dans les années 1980.
Origine d'une bombe météorologique
Tandis que la pression chute, la vélocité des vents augmente rapidement. L'intensification subite d'un tel système signifie au moins 55 km/h en moins de 24 heures. Imaginons que ces vents peuvent souffler à plus de 100 km/h, atteignant une puissance comparable à celle d'un ouragan.
Une bête bien nourrie
L'énergie qui nourrit un ouragan est la chaleur ; celle qui alimente la bombe météorologique : le contraste de température. En effet, une lutte entre deux masses d'air contrastées représente une nourriture de choix pour qu'un système se creuse subitement. Un alignement parfait du courant-jet complète les ingrédients nécessaires à la formation d'une bombe météo puissante. Le 4 janvier 2018, un impressionnant système a pris naissance grâce à la différence de 25 degrés entre les eaux chaudes des courants marins et l'eau froide en bordure de la côte américaine. Une baisse de pression de 59 millibars en 24 heures a été observée, dont 24 millibars en neuf heures à peine. Les conséquences de cette tempête avaient été dramatiques : 30 morts aux États-Unis, des vents de 130 km/h, de la neige sur 4 000 kilomètres et 60 cm au Québec.
Saison propice
Entre octobre et avril, le risque d'assister à ce genre d'événement extrême est plus grand en raison des forts contrastes. En hiver, ces systèmes peuvent générer plus de 30 centimètres de neige ou 50 millimètres de pluie et des vents de 90 km/h et plus.
Dans l'hémisphère Nord
Les bombes météorologiques surviennent plus fréquemment dans l'hémisphère Nord. Environ une cinquantaine naissent chaque année, dont sept sur la côte est américaine.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.
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