Deuxième pire mégasécheresse en 1 200 ans aux États-Unis
D'après de nouvelles études scientifiques, les terribles incendies qui frappent l'ouest des États-Unis depuis le début des années 2000 ne sont que les manifestations spectaculaires d'un cycle de sécheresse qui s'installerait durablement dans la région.
En 2000, l'ouest des États-Unis est entré au début de ce que les scientifiques appellent une mégasécheresse - la deuxième pire en 1 200 ans - déclenchée par une combinaison d'un cycle naturel de sécheresse et du changement climatique causé par l'homme. Ainsi, les deux pires périodes de sécheresse survenues en 2003 et 2013 semblent n'être que le début de quelque chose d'encore plus grave. Alors que nous approchons de la saison estivale, les conditions sont aujourd'hui propices à une escalade de la sécheresse, avec des restrictions d'eau généralisées et des incendies de plus en plus nombreux.
Le changement climatique et La Niña responsables
Dans cet esprit, la sécheresse qu'a connue l'ouest des États-Unis l'été et l'automne derniers pourrait bien être la plus intense de l'histoire récente. Les scientifiques qui surveillent la sécheresse aux États-Unis (United States Drought Monitor) projettent d'ailleurs que 60 % des États de la côte ouest seront placés sous une sécheresse sévère, extrême ou exceptionnelle cet été également.
La raison de cette sécheresse est due, à long terme, au changement climatique, et à court terme, au phénomène climatique de La Niña caractérisé par ses eaux froides du Pacifique, qui ont pour effet de faire remonter le courant-jet plus au nord. Cela entraîne un temps plus sec au sud-ouest des États-Unis qui se retrouve alors à l'écart de la trajectoire des dépressions. À l'inverse, le nord-est du continent connaît de grandes accumulations de précipitations lorsqu'il est en phase de La Niña.
Vers une intensification de la saison des incendies
Une nouvelle recherche du département de l'Agriculture des États-Unis montre qu'au cours des dernières décennies, les précipitations sont devenues plus irrégulières et les périodes de sécheresse entre les épisodes de pluie plus longues. L'humidité du sol et la végétation se développent grâce à des précipitations réparties plus uniformément dans le temps, plutôt qu'à des précipitations violentes qui ont tendance à s'écouler, entraînant un gaspillage d'humidité. Dans le même temps, les températures dans l'ouest des États-Unis ont augmenté de quelques degrés au cours des 50 dernières années. L'air plus chaud fournit ainsi plus d'énergie thermique pour évaporer l'humidité de la végétation et du sol.
En conséquence de tous ces facteurs, le sol continue de se dessécher, fournissant des conditions idéales pour l'intensification des incendies. Cela signifie qu'avec le début de la saison sèche dans l'ouest du continent, le temps de se préparer aux incendies de forêt approche à grands pas. Et quand on sait que cette période est maintenant deux à trois mois plus longue qu'elle ne l'était il y a quelques décennies, il y a vraiment de quoi s'inquiéter.
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