Orages en série : un phénomène à ne pas sous-estimer en été

Une série d'orages est un phénomène particulier qui peut causer bien des dégâts. Mais qu'est-ce que c'est exactement?


Il y a quelques semaines, le 16 juillet, la ville de Toronto a été sous l'emprise d'une succession serrée d'orages qui a déversé pas moins de 97,8 mm en quelques heures à peine. C'est la cinquième journée la plus arrosée que la métropole ontarienne ait connue depuis le début de la prise de données. Des crues subites se sont formées à plusieurs endroits, ralentissant l'activité bourdonnante qui caractérise la grande ville.

Plus près de nous, un phénomène similaire s'est produit à Tourville, une petite municipalité de Chaudière-Appalaches, le 31 juillet. Une douche froide de plus de 50 millimètres s'est déversée à cet endroit sous l'influence de plusieurs cellules orageuses consécutives. Le rang 9 a carrément été coupé en deux sous la force des accumulations.

Ce type d'événement est surnommé « orages en série ». Qu'est-ce que c'est, exactement?

Une mécanique particulière

Il faut d'abord savoir qu'un front agit comme la limite entre une masse d'air chaud et une autre, plus fraîche.

Pour qu'une série d'orages se forme, il faut que le contexte soit favorable à des systèmes stationnaires ou qui se déplacent lentement. Cela peut être encouragé par la présence d'un plan d'eau, qui va alimenter en humidité les cellules orageuses. Dans un contexte où les perturbations sont pratiquement statiques, l'humidité ne sera pas repoussée par un front froid. Ainsi, les perturbations pourront stagner plus longtemps au-dessus du même endroit tout en étant constamment alimentées. Les limites entre les masses d'air sont elles aussi moins mobiles, ce qui peut également agir comme un carburant.

De fait, chaque orage crée un écoulement sortant d'air frais, qui s'étend lorsque le courant d'air atteint le sol. Au fur et à mesure que la cellule dominante perd en intensité et se dissipe, son écoulement sortant entre en collision avec l'autre masse d'air plus chaud en surface, ravitaillant une autre perturbation, puis une autre. Une espèce de train orageux peut donc se créer, avec une succession rapide de cellules au même endroit (ou à peu près).

Le contenu continue ci-dessous
série2.2

Le temps chaud et très humide fournit une source continue d'énergie, ce qui peut favoriser la formation de ce type de phénomène.

Des crues subites comme conséquence

Ce genre de phénomène permet le déversement d'une grande quantité d'eau en peu de temps sur une surface limitée, surtout lorsque la chaleur et l'humidité estivales sont de la partie. Si les systèmes se déplacent lentement et que leurs vents soufflent dans la même direction, cela peut encourager des accumulations titanesques. Dans certains cas, l'équivalent d'un mois de pluie peut tomber en quelques heures à peine.


À VOIR ÉGALEMENT : Près de 100 mm de pluie sur Toronto, ça donne ça