GIEC : cinq faits (très) troublants de son dernier rapport
Selon un rapport historique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié mercredi, à Monaco, plusieurs phénomènes extrêmes occasionnés par les changements climatiques seront à la fois irréversibles et nuiront à des millions de personnes. Voici les cinq faits les plus alarmants.
1. Phénomènes extrêmes plus fréquents et (très) coûteux
Les phénomènes extrêmes liés au réchauffement de la mer vont avoir lieu chaque année sur les mégapoles situées sur de nombreuses côtes d’ici 2050, alors qu’ils ne se produisaient auparavant qu’une fois par siècle. Les coûts : entre dix et cent milliards... annuellement ! Ces montants permettront la construction de moyens de protection telles que des digues. Une facture qui s'avère trop élevée pour une majorité de pays, qui seront laissés à eux-mêmes.
2. Impacts graves irréversibles et inévitables
Cette évaluation rigoureuse de la crise climatique, menée par des scientifiques du monde entier et approuvée par ses 193 pays membres, est catégorique : de nombreux impacts graves sont inévitables, comme la fonte du pergélisol et la perte de masse des glaciers, l’intensification des tempêtes ainsi que la diminution de la vie marine.
Si tous les pays respectent leurs engagements quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la température mondiale augmentera de 3 degrés. Le Canada, de par sa position géographique, connaîtrait une augmentation de 6 degrés, ce qui entraînerait une fonte massive du pergélisol. Cela s'avérerait une catastrophe environnementale : cette fonte libérerait des dizaines, voire des centaines de tonnes de GES, emprisonnés depuis des centaines de milliers d'années.
3. Élévation critique du niveau de la mer
Sans une réduction significative des émissions, le pire des scénarios est possible : le niveau de la mer pourrait connaître une élévation substantielle, c'est-à-dire de 61 à 110 centimètres. Les scientifiques s'entendent toutefois pour dire que la barre des 84 centimètres semble l'augmentation la plus probable, ce qui s’avérerait une menace pour les 680 millions de personnes qui vivent sur les côtes, soit près de 9 % de la population mondiale.
Les plus récentes prévisions du GIEC en ce qui a trait à l’élévation probable du niveau de la mer d’ici 2100 sont supérieures à celles de 2014, en raison de la fonte rapide et inattendue de l’Antactique.
En effet, les pertes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique augmentent à un rythme effréné et l’océan devient plus chaud, moins oxygéné et plus acide. Une tendance qui se poursuivra jusqu’à la fin du siècle, toujours selon le rapport. La fonte des glaciers, combinée à l'augmentation des températures de l'eau, fera croître la menace qui pèse sur la faune et la flore marine.
4. Ressources en eau plus maigres
Les petits glaciers que l'on retrouve en Europe, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales ainsi qu'en Indonésie pourraient perdre plus de 80 % de leur masse de glace actuelle d'ici 2100. Lorsque les glaciers de montagne perdent de la masse, cela modifie la disponibilité et la qualité de l'eau en aval, nuisant ainsi à l'accessibilité en eau pour deux milliards de personnes puisqu'ils représentent leur source principale en eau.
5. Plus de réfugiés climatiques
Plusieurs communautés vivent dans de petits états insulaires. Si les îles ne seront pas nécessairement complètement submergées, elles pourraient devenir inhabitables puisque les terres agricoles seraient souvent inondées par l'eau de mer, anéantissant ainsi leur productivité. Les ressources en eau potable seront également compromises par la hausse du niveau de la mer. D'ici 2050, plus d'un milliard de personnes se trouveront en situation de précarité. Dans la majorité des cas, les populations devant se relocaliser perdront une partie de leur culture.
Les personnes vivant quant à elles plus loin des côtes seront également affectées par les effets du réchauffement mondial puisque les événements météos extrêmes seront plus fréquents.
Source : Choices made now are critical for the future of our ocean and cryosphere, GIEC
À VOIR ÉGALEMENT : Il faudra changer nos habitudes alimentaires pour survivre