Inondations 2020 : une deuxième crue possible ?
Qu'en est-il des inondations cette année ? Une deuxième crue demeure possible. Explications.
Les inondations en 2020 se sont déroulées en mode mineur en grande partie grâce aux conditions météo du début du printemps : les épisodes de pluies espacés ; les bouffées de douceur hâtives de faible intensité et entrecoupées de rechutes des températures sous 0 °C.
Une partie du travail a été faite. On est encore au coeur de la saison. La question se pose : pourrait-il y avoir un autre point culminant ou une 2e crue des rivières à partir de maintenant ?
Peu de facteurs aggravants
D’abord la donne de départ : les eaux restent élevées, mais on est loin des seuils critiques à l’heure actuelle. La neige au sol a considérablement diminué. La limite de neige a reculé vers le nord et se trouve en quantité moindre sur la plupart des bassins versants. La comparaison avec 2019 est probante : la neige se retrouve à près de 100 kilomètres au nord de la limite de 2019, à pareille date. La quantité de neige qui reste à fondre est de moins de 100 centimètres sur une large superficie.
D’ailleurs, la quantité d’eau que représente cette neige au sol est à peu près de 100 mm en moins toujours si on compare avec 2019.
À partir de maintenant, les nouvelles bordées de neige sont peu susceptibles de se produire sur le sud du Québec. De toute façon, s'il y avait une tempête, elle fondrait très rapidement (en quelques jours à la fin avril et moins en mai). Donc cela ne représente plus un capital inondation supplémentaire.
Un risque plus faible
Par ailleurs, et ce fut un élément clé en 2019 et en 2017, les pluies ont été particulièrement abondantes de la fin avril et en mai (150 mm et plus pour les deux années). Au vu de la situation actuelle même si nous prévoyons des pluies plus abondantes que la normale au cours de la période à venir, rien ne nous permet d’affirmer qu’il y en aura autant cette année que l’année dernière. Comme on l’a vu ce printemps à ce jour, de telles pluies plus abondantes seraient espacées dans le temps, ce qui en réduirait l’impact.
Finalement, le déficit de chaleur prévu au cours des prochaines semaines va favoriser un écoulement graduel des eaux de fonte. Ce qui, encore une fois, atténue le risque de crues importantes.
Par la suite, en mai, il faudra surveiller les orages porteurs de grandes quantités d’eau. Mais encore là, ce serait un phénomène localisé d’inondations ou de crues subites. Rien à voir avec les années catastrophiques dont on se souviendra longtemps.