Ouragans : les conditions sont réunies pour une saison corsée
Selon les dernières prévisions, le cœur de la saison des ouragans s'annonce très actif. Les conditions sont favorables pour que les tempêtes tropicales malmènent certaines régions des États-Unis et des tropiques.
En bref:
El Niño absent ;
Saison La Niña ou neutre ;
Conditions propices pour une saison active.
Saison active
Le cœur de la saison des ouragans commencera d'ici la fin du mois et elle s'annonce active pour une sixième année consécutive. Toutefois, il faut s'attendre à ce qu'elle soit moins intense qu'en 2020. L'année dernière, un record que l'on pensait impossible à battre a été fracassé : 30 tempêtes se sont formées alors que la normale est de 14. L'année 2005 détenait l'ancien record avec 28 tempêtes formées. On a rapporté 15 ouragans lors de cette saison contre 13 en 2020 (la normale est de 6).
Prévisions revues
Une mise à jour de la NOAA et de l'Université du Colorado indique plus de tempêtes tropicales et la formation d'ouragans et d'ouragans majeurs. Le Colorado a légèrement revu à la baisse sa prévision alors que les modèles simulent moins de tempêtes selon les années analogues. En moyenne, on enregistre dans l’Atlantique quatorze tempêtes tropicales et sept ouragans (dont trois majeurs). Rappelons que, pour une 7e année consécutive, la première tempête de l'année s'est formée avant la date officielle du début de la saison : le 1er juin. Elsa, cinquième tempête de l'année, a emprunté le cinquième nom le plus hâtif de l'histoire. Il s'agit du premier ouragan de la saison.
Les ingrédients nécessaires
Pour prédire une saison active, plusieurs éléments sont à prendre en considération. Un des ingrédients clés de cette année est l'absence d'El Niño dans le Pacifique central. Les modèles prévoient que, lors de l'apogée de la saison (fin août à début octobre) l'océan sera en phase neutre ou La Niña sera de retour. Ces deux phases sont propices à plus de tempêtes tropicales que la normale dans le bassin atlantique puisqu'elles diminuent le cisaillement de vents. Il s'agit d'un facteur très important lors de la prévision de la saison des ouragans, puisqu’il influence le patron météorologique. En phase El Niño (des eaux plus chaudes que la normale), on observe généralement une saison calme, alors que c'est l'inverse durant La Niña en raison du cisaillement de vent plus faible.
Température de l'eau
Alors qu'au cours du printemps, la température des eaux de l'Atlantique était près ou sous les normales, elles se sont réchauffées au cours de l'été. À présent, les températures sont au-dessus des moyennes. Une telle donnée observée en août est un bon indicateur d'une saison active. De plus, les modèles prévoient que cette anomalie positive perdure tout au long de la saison.
Des eaux plus chaudes que la normale permettent la formation de plus de tempêtes et sert de carburant pour qu’elles se renforcent si d'autres conditions sont favorables. Toutefois, le cisaillement des vents et l'air sec en altitude en provenance du Sahara nuisent à la naissance des ouragans. La saison de la mousson, en Afrique, sera plus active que la normale, ce qui constitue un autre élément favorable.
Probabilités élevées
Même si la saison est qualifiée d'active, si les tempêtes tropicales demeurent au large, elle le sera moins en apparence. Cependant, si elles touchent terre, une saison peut marquer l'imaginaire collectif. Cette année, la probabilité que cela se produise est plus élevée que la normale. En 2020, les États-Unis avaient connu un nombre record de tempêtes à avoir touché terre avec onze, dont six ouragans.
Au moment d’écrire ces lignes, deux ondes tropicales sont à surveiller au large des côtes africaines. D'ici les cinq prochains jours, Fred pourrait voir le jour.
