Tornade ou microrafale? Voyez la différence
Lors d’orages violents, il est possible qu’il se forme des tornades. Les mouvements à l’intérieur d’un cumulonimbus ou d’un cumulus bourgeonnant sont assez complexes. On y retrouve des courants ascendants et des courants descendants. Ceux qui sont ascendants peuvent offrir une rotation à large échelle appelée mésocyclone. Ce mouvement de rotation est provoqué par le cisaillement. C'est-à-dire, lorsque les vents en altitude ont une vitesse et une direction différentes des vents au sol.
Pendant leur course dans le nuage, les vents ascendants rencontrent des courants descendants. Ceci a pour effet d’augmenter la rotation et d’engendrer une chute de pression dans le mésocyclone. C’est alors que va se créer une excroissance à la base du nuage qui donne l’impression que celui-ci s’étire vers le bas. On appelle cette portion du nuage, l’entonnoir. Lorsque l'entonnoir s’étire jusqu'à rejoindre le sol, on a alors une tornade. S’il n’atteint pas le sol, cela peut indiquer que la rotation n’est pas assez intense pour générer une tornade. L’entonnoir est souvent confondu avec la tornade à cause de sa forme.
Pour que se forment des orages violents, il faut que de l’air chaud et humide entre en contact avec de l’air froid et sec. La topographie du terrain aux États-Unis favorise cette rencontre. Aux abords du golfe du Mexique, on retrouve l’air chaud et humide. Quand l’air froid et sec en provenance des Rocheuses entre en contact avec l’air chaud et humide du golfe du Mexique, ce dernier est propulsé à des kilomètres de hauteur et l’humidité qu’il contient se condense. Plus le mouvement ascendant se poursuit, plus le nuage grossit jusqu’à devenir une supercellule au mouvement rotatif capable de générer de multiples tornades.
Cette mécanique de rencontre des masses d’air est favorisée aux États-Unis à cause de la position géographique du pays. D’ailleurs, les États-Unis sont le pays qui enregistre le plus de tornades au monde. En moyenne, il y en a plus de 1200 annuellement. En raison de la proximité des Rocheuses avec le golfe du Mexique, la majorité des tornades se forment dans une région appelée, l’allée des tornades. Celle-ci s’étend du Texas jusqu’en Iowa. Il existe aussi une allée des tornades au Canada. Elle se situe surtout dans les Prairies, mais depuis quelques années, les tornades deviennent de plus en plus fréquentes en Ontario et au Québec.
Lors d’une situation orageuse, plusieurs phénomènes peuvent être observés. Parmi ceux-ci, la tornade est le plus spectaculaire et le plus dangereux, mais les tornades ont aussi un petit cousin appelé microrafale. En regardant les dégâts causés par celles-ci, un œil non averti peut les confondre. La tornade est essentiellement issue de la rotation. Les microrafales sont, quant à elles, causées par l’effondrement de la couche d’air. Les dégâts causés par une tornade seront éparpillés pêle-mêle. Ceux causés par une microrafale seront disposés en éventail.
Les microrafales sont générées par la descente des précipitations et de l’air sec et froid qui se sont infiltrés dans le cumulonimbus. Quand la pluie au sommet du nuage commence à descendre et qu'elle rencontre une couche d’air sec, les précipitations s’évaporent. Ce mécanisme a pour effet de refroidir la masse d’air. Cet air devient alors plus dense et malgré les courants ascendants, il s’effondre vers le sol comme l’eau d’un bol qu’on renversera d’un coup.
L’intensité des tornades est déterminée par l’échelle de Fujita améliorée. Elle classe les tornades par ordre de gravité en fonction des dégâts qu’elles engendrent. L’échelle comprend 6 niveaux d’intensité qui vont de EF0 à EF5. Les tornades de force EF0 et EF1 représentent 93 % de toutes les tornades. Même si les plus dévastatrices, les EF5, font des dégâts incommensurables, elles ne surviennent que dans 0,3 % des cas.