Une éruption volcanique envoie des cendres vers le Canada
Pour la première fois depuis 1924, le volcan Raikoke situé sur une des îles de Kouriles est entré en éruption le 22 juin à 4 heures du matin. Cette éruption est aussi rare qu'impressionnante ! Explications ici.
Ce n’est que la 3e fois que le volcan Raikoke entre en éruption. Les fois précédentes étaient en 1778 et 1924. Cette éruption est très impressionnante à cause de la hauteur de son panache, puisque celui-ci est monté entre 13 à 17 km de hauteur, pour atteindre la stratosphère, d’après Tokyo VAAC.
Une photo impressionnante prise de l’espace par un astronaute montre cet important panache volcanique, qui forme une étroite colonne qui s'étale au sommet. C’est la zone où la densité du panache et de l’air ambiant s’équilibre et où le panache cesse de croître.
Crédit photo : NASA Earth Observatory
Cette éruption photogénique a heureusement touché un endroit très peu habité, les îles Kouriles. En 2009, les astronautes avaient aussi capturé une image spectaculaire du volcan Sarytchev situé sur ce même archipel.
Crédit photo : NASA Earth Observatory
Sur la trentaine d'îles réunies dans l'archipel des îles de Kouriles, seules quatre sont habitées. Elles sont situées sur une zone d’instabilité tectonique qui entoure la plaque tectonique du Pacifique : la ceinture de feu.
La ceinture de feu est un ensemble de volcans formant un arc qui entoure l’océan Pacifique, elle compte plus de 450 volcans soit 75 % des volcans sur Terre. 90 % des séismes sur le globe ont lieu également sur cette ceinture, dont la plupart sont parmi les plus violents. Cette abondance de volcans et de séismes est causée par de nombreux mouvements des plaques tectoniques dans cette région. On parle principalement de plaques de subduction, lorsqu'une plaque glisse sous une autre.
Un danger pour le monde entier
Les volcanologues suivent le panache dans la stratosphère puisqu’il représente un danger pour les avions à cause des cendres composées de roches volcaniques. De plus, celles-ci restent plus longtemps dans la stratosphère que dans la trastophère. C’est pour cela qu'une éruption volcanique a des conséquences aussi sur le climat : une forte éruption peut provoquer un refroidissement à petite échelle, mais aussi à l’échelle mondiale comme en 1816, l'année où le Québec n'avait pas connu d'été.
Le 10 avril 1815, à Sumbawa, en Indonésie, le Tambora est entré en éruption. Cette éruption massive (entendue jusque sur l'île de Sumatra, à plus de 1 930 km) a craché environ 150 km3 de téphra (des roches explosives et des cendres) dans les airs. Les cendres de l'éruption ont été observées au moins à 1 300 km au nord-ouest, selon un communiqué de la NASA.
En plus des milliers de morts, les répercussions ont eu lieu bien au-delà de l’archipel indonésien. La quantité de cendres envoyée dans l'atmosphère terrestre et véhiculée par les courants de haut niveau a bloqué une partie des rayons du soleil, entraînant une baisse des températures mondiales et faisant de 1816 « l’année sans été ». Imaginez ! Il y a eu des gelées toute l’année au Québec et des tempêtes de neige au mois de juin. La famine et les maladies associées à cette éruption ont tué des milliers de personnes à travers le globe.
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