La forêt québécoise, cette alliée précieuse contre les changements climatiques
La forêt québécoise peut devenir une alliée de choix pour la lutte aux changements climatiques et atténuer les impacts de ces derniers sur la société.
Elle pourrait effectivement contribuer à séquestrer près de 10,4 millions de tonnes d’équivalent CO2 entre 2030 et 2089, selon le scénario le plus optimiste.
C'est ce que détaille un rapport élaboré au Québec par le Groupe de travail sur la forêt et les changements climatiques. Ce dernier est composé à la fois de représentants du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et le Conseil de l’industrie forestière du Québec.
Le rapport fait état de différents scénarios, qui s’inspirent de certaines recommandations du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Ces modélisations sont basées sur des extrapolations allant de 2030 à 2089 et détaillent différentes pratiques forestières.
Plusieurs avenues sont explorées par les chercheurs.
Le boisement
Planter des arbres ou le reboisement de surfaces non productives (comme des friches agricoles) est une des solutions mentionnées.
Les chercheurs suggèrent la plantation de plus de 50 000 hectares de forêt au cours des 69 ans ciblés par l’étude. De plus, on y propose la plantation de 17 000 hectares après les coupes de bois, et ce, dès 2020.
Les arbres peuvent effectivement séquestrer des quantités importantes de CO2 grâce au processus de photosynthèse, principalement sous forme de carbone organique.
Le développement de la bioénergie (et substituer les énergies fossiles)
Les experts mentionnent que le Québec devrait développer la biomasse comme source d’énergie, notamment pour la production de chaleur. On y inclut les résidus issus de l’exploitation forestière ou les matières organiques, notamment.
Un des avantages les plus importants de cette méthode est qu'elle est carboneutre, c'est-à-dire qu'elle absorbe autant de CO2 qu'elle en dégage au cours de sa combustion.
Quelques endroits au Québec utilisent déjà cette forme d'énergie. Un exemple est le Centre hospitalier d'Amqui, chauffé grâce aux sous-produits de l'exploitation forestière, lesquels sont fournis par la Coopérative forestière de la Matapédia. Il est estimé que le bâtiment émet désormais 2,4 fois moins de GES qu'avant la transition vers la biomasse.
Faire évoluer les pratiques forestières
On évoque ici l’importance d’utiliser des produits ayant une plus longue durée de vie, afin de laisser le temps à la forêt de se régénérer et ainsi diminuer l’utilisation de produits plus énergivores, comme l’acier ou le béton. Les matériaux de construction à base de bois, notamment, sont suggérés par les chercheurs.