COVID-19 : la chaleur nous sauvera-t-elle ? Pas si sûr.
Depuis la découverte du nouveau coronavirus (la COVID-19) en Chine et sa propagation planétaire qui force le confinement de plus de quatre milliards de personnes, les scientifiques du monde entier se pose la question : qu’est-ce qui arrêtera la pandémie ? Certains pensent que la météo, et plus précisément la température ou l’intensité de l’ensoleillement, pourrait avoir un impact. Pourtant, les études ne cessent de se contredire.
Les liens entre météo et COVID-19 ont commencé à se propager en février, alors que le Président américain, Donald Trump, déclarait que « beaucoup de gens pensent que le nouveau coronavirus s’en ira en avril avec la chaleur [...] d’ici avril ou au cours du mois d’avril, la chaleur tuera ce genre de virus ». Radio-Canada avait même publié un article expliquant que « Non, la chaleur ne tue pas le coronavirus ».
Depuis, bon nombre de scientifiques et d’experts ont publié leurs études et conclusions... Et ils ne sont pas tous d’accord.
En faveur d’un lien météo
Le 9 mars, le média South China Morning Post publiait un article résumant les conclusions d’une étude effectuée en février par des chercheurs de l’université Sun Yat-sen, dans la province de Guangdong. Cette étude n’est pas accessible, mais les conclusions des chercheurs (reprises par South China Morning Post) indiquaient que le virus était « très sensible aux températures élevées, ce qui pourrait prévenir sa propagation dans les pays les plus chauds ».
Le 13 mars, Jeremy Rossman, maître de conférences en virologie et président de Research-Aid Networks à l’université du Kent, écrivait un article sur La Conversation et indiquait que « le temps plus chaud qui s’annonce pourrait donc réduire la transmission virale dans l’hémisphère Nord (tout en augmentant potentiellement la transmission au cours de l’hiver prochain dans l’hémisphère Sud) », avant de préciser qu’il serait « très peu probable que la température elle-même mette fin à cette épidémie toujours en croissance ». Pour consulter cet article, rendez-vous ici.
La pluie et la propagation des virus, ça change quoi ?
Pas de lien météo
Le 7 avril dernier, une consultation d’experts du Bureau de la politique scientifique et technologique, un service rattaché au Bureau exécutif du président américain, publiait les conclusions suivantes : « bien que des études expérimentales démontre que des températures élevées et un taux d’humidité important réduiraient les chances de survie du SARS-CoV-2 en laboratoire, il y a bien d’autres facteurs [...] qui peuvent déterminer le taux de transmission entre les humains ‘dans le vrai monde’ ». Pour consulter l’étude en anglais, rendez-vous ici.
Un article publié le 8 avril sur le site Internet du Centre pour la recherche sur les maladies infectieuses, relié à l’université du Minnesota, indique que « le déclin de la pandémie de la COVID-19 serait peu probable avec la montée des températures », avant d’ajouter qu’il était nécessaire de prendre les conclusions des études démontrant que les températures et l’humidité estivales pourraient ralentir la pandémie sont à prendre « avec précaution », dans la mesure où le nombre d’études affirmant cela est « petit » et que « les résultats ne doivent pas être sur interprétés, dans la mesure où la qualité des données des études est variables et discutable ».
Les dernières mises à jour
Ce 23 avril, lors d'un point de presse à la Maison Blanche, William N. Bryan, sous-secrétaire par intérim pour la science et la technologie au Département de la sécurité intérieure, indiquait avoir reçu les conclusions d’études favorables à la théorie de l’estompement de la pandémie avec la montée des températures et un ensoleillement plus important, en provenance de l’Agence du laboratoire en biosécurité de l’armée américaine à Fort Detrick, dans le Maryland.
Les études en question ne sont pas encore accessibles. Selon les médias américains, les scientifiques indiquent que « comme de nombreux autres virus, le nouveau coronavirus ne survit pas aussi longtemps sur certaines surfaces et dans l’air, lorsqu’il est exposé à de grandes quantités de lumière ultraviolette et à des conditions chaudes et humides ». Le Washington Post a toutefois précisé, dans son article, que ces résultats n’avaient pas été examinés par des pairs.