Météo extrême : il se passe quelque chose de démesuré

La météo se déchaîne cette semaine en Amérique du Nord : inondations, tempête de neige, incendies... Des alertes météorologiques de toutes sortes ont été émises pour prévenir des millions de personnes. Les raisons ? Un fort contraste de masses d'air et des dépressions majeures.

L'état d'urgence a été déclaré en Californie dans le comté de Santa Clara à cause de la menace d'incendies pouvant devenir extrême. Des milliers de personnes sont privées d'électricité, principalement dans le nord de l'État. De nombreuses écoles et universités sont fermées. Des couvre-feux ont même été instaurés dans le comté de Santa Clara afin d'éviter une multiplication des crimes et d'autres comtés devraient suivre la marche.

CA

Le Centre météorologique national des États-Unis a émis une alerte rouge (la plus haute) pour plusieurs secteurs en Californie à cause de forts vents en provenance du nord-est et de l'humidité de l'air très basse : deux facteurs pouvant aggraver les incendies. Cet avertissement a d'ailleurs été émis pour aviser les services anti-incendies de la possibilité continue de débuts de feux. Avec la sécheresse en cours, une augmentation spectaculaire des incendies pourrait avoir lieu dans les 72 prochaines heures.

Des facteurs aggravants

La Californie est marquée par deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies. Plus de 90 % de la pluie annuelle pour plusieurs secteurs tombent entre novembre et avril alors que la saison sèche est de mai à octobre et ne représente que 10 % de la pluie annuelle, par exemple, à Los Angeles ou encore à San Francisco. Cette dernière ne connaît que 350 mm de pluie par an. En comparaison, à Montréal par exemple, les précipitations annuelles s'élèvent à plus de 1000 mm.

FEUX DE FORET

De plus, la saison sèche coïncide avec les températures les plus chaudes de l'année, ce qui engendre un dessèchement considérable de la végétation. Après un hiver plus pluvieux que la moyenne l'année dernière, les précipitations ont pu entraîner une augmentation du nombre des graminées et autres combustibles, qui s'ajoutent à la végétation desséchée de la fin de l'été et qui pourront grandement nourrir les feux à l'automne. Un patron météo typique en automne permet également l'apparition des vents de Santa Ana : un écoulement de vents chauds et secs forcés par les montagnes et qui peuvent dépasser les 100 km/h. Ces vents sont un dangereux carburant pour les feux.

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La population se prépare

La compagnie électrique Pacifique Gas and Electric a voulu cette fois-ci prévenir la population, afin d'éviter que l'incendie « Camp fire » qui avait tué plus de 85 personnes et avait détruit la localité de Paradise, ne se répète.

Évidemment, face à ce risque important, de nombreux résidents ont fait des provisions d'épicerie, d'essence, et de batteries, en prévision de pannes d'électricité de longue durée. Les autorités parlent encore de cinq jours sans courant, selon la situation et le comté.

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Depuis le début de l'année plus de 63 000 hectares ont brûlé à cause de 5 657 incidents. 42 structures ont été endommagées. Le plus important depuis le début de l'année était « Walker fire » en septembre, lorsque 22 100 hectares ont été calcinés. Le feu le plus actif en ce moment est « Briceburg fire » dans le comté de Mariposa, où 1 780 hectares ont déjà brûlé.

D'un extrême à un autre...

AVERTISSEMENTS

Alors que la Californie est sous l'emprise de ces feux dévastateurs, une masse d'air arctique a plongé et laisse des avertissements de gel jusqu'au nord du Texas. Une tempête hivernale historique par ses quantités de neige est également attendue du Dakota du Nord jusqu'au Manitoba. Ces conditions hivernales touchent quatorze États américains et deux provinces canadiennes.

Ailleurs, ce sont des inondations et des risques de tornades qui menacent les prochains jours. Les Grands Lacs n'y échappent pas avec des avertissements à cause des eaux déchainées : de forts vents du sud-est pourront créer des vagues de plus de quatre mètres.

AM

À l'est du continent, une dépression tropicale est surveillée par le centre des ouragans et pourrait laisser de possibles inondations côtières. Si la tendance se maintient, elle pourrait devenir une tempête tropicale et prendre le nom de Melissa.

Dans tous les cas, avec des vents qui soufflent de façon persistante vers les côtes, des coupures d'électricité sont attendus.