Fukushima : des serpents radioactifs pour étudier les retombées
Il y a 10 ans, avait lieu le deuxième pire accident nucléaire de l’histoire, soit la catastrophe de Fukushima. On se rappellera qu’un puissant séisme de magnitude 9,1 suivi d’un tsunami avaient sévèrement endommagé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ce qui avait engendré l’accident majeur.
Or, une décennie plus tard, beaucoup de questions demeurent quant aux effets à long terme de l’exposition aux rayonnements, à Fukushima et ailleurs. Toutefois, quelques réponses pourraient bien être obtenues grâce à l’aide de serpents.
Des déplacements révélateurs
Une équipe de chercheurs s’est penchée sur la présence de ces reptiles à l’intérieur et en dehors de la zone d’exclusion de la centrale japonaise. L’analyse des déplacements et du temps passé dans les arbres et plus près du sol contaminé d’une dizaine de serpents a permis de collecter d’importantes données.
Notamment, les scientifiques ont découvert que les serpents vivant à l'intérieur de la zone d'exclusion de Fukushima présentaient des niveaux de césium environ 22 fois plus élevés que leurs congénères vivant à l'extérieur du périmètre. C’est que le césium 134 et le césium 137 auraient tendance à se lier au sol et ainsi à s'accumuler dans les tissus musculaires des serpents, selon ce qu’a indiqué Hannah Gerke, l’une des principaux chercheurs de l’étude.
Cependant, la scientifique a aussi mentionné que les niveaux de contamination radioactive étaient beaucoup plus faibles maintenant comparativement aux niveaux recensés après l’accident, et ce, en raison de la désintégration naturelle des contaminants au fil du temps.
De plus, selon les données collectées, il semble que les niveaux de rayonnement varient énormément d'un terrain à l'autre, même entre deux endroits situés à proximité l’un de l’autre. Cette découverte confirme que les matières radioactives issues de l’accident ne sont pas retombées de manière uniforme dans les zones touchées.
Le suivi des serpents a été réalisé sur une période de trois mois durant l'été 2018 et les résultats publiés ont été publiés dans la revue Ichthyology and Herpetology.
Source : Hannah C. Gerke, Thomas G. Hinton, James C. Beasley,Ichthyology and Herpetology.