Pourquoi y a-t-il des tremblements de terre dans Charlevoix?
La région de Charlevoix, au nord de la Capitale-Nationale, est reconnue pour ses tremblements de terre fréquents. C’est d’ailleurs l’endroit le plus actif de l’est du Canada : un séisme se produit une fois par jour et demi, en moyenne, selon Séismes Canada. Mais qu'est-ce qui explique cette activité?
Les séismes sont souvent associés à des zones où il existe un volcanisme actif, comme dans l’Ouest canadien ou, exemple classique, dans la Ceinture de feu du Pacifique. Les plaques tectoniques sont en constant mouvement, et leur collision crée énormément d’activité sismique un peu partout sur le globe. Cela représente environ 97 % des tremblements de terre, selon Ressources naturelles Canada.
Le hic, c’est que le Québec se trouve au beau milieu d’une place tectonique, la plaque nord-américaine, qui couvre une bonne partie du continent. Cette dernière se heurte sur la plaque de l’Atlantique, à l’est. La théorie classique ne s’applique donc pas dans cette portion de l’est du Canada.
Comment les séismes sont-ils possibles dans la région de Charlevoix? Il n’existe pas de consensus à l’heure actuelle, et les hypothèses sont nombreuses. Cependant, voici deux des plus répandues.
Une météorite de deux kilomètres de diamètre
Une des théories les plus avancées relie l’activité sismique à la chute d’une météorite, il y a environ 350 millions d’années. Cet événement hors du commun a effectivement forgé le paysage particulier de la région, laissant de profondes cicatrices dans la lithosphère.
De plus, l’épaisse et lourde glace qui couvrait une bonne partie du continent nord-américain (dont Charlevoix) appliquait une immense pression sur la croûte terrestre. Après la fonte de cette calotte glaciaire, le sol, libéré de ce poids immense, aurait tendance à se soulever tranquillement – ce qu’on appelle l’ajustement isostatique.
Combiné aux faiblesses dans la croûte terrestre, cela pourrait donc permettre d’expliquer les séismes les moins puissants qui secouent les montagnes de Charlevoix. Toutefois, il y a un bémol : cela n’éclaire pas sur les tremblements de terre les plus intenses ni sur ceux qui peuvent se produire à l’extérieur de la zone d’influence.
Les vestiges d’un ancien océan
L’ouverture de l’ancien océan Iapetus, soit l’ancêtre de l’océan Atlantique, est une autre possibilité. Ce dernier est notamment lié au déchirement du supercontinent Rodinia, qui a commencé à se disloquer il y a environ 850 millions d’années.
Les failles qui traversent toute la croûte terrestre sont des zones de faiblesse où une activité sismique pourrait renaître, et ce, malgré qu’elles soient très anciennes.
Sources : Bourque (s.d)| Séismes Canada, 2021 | Robert, Domeier et Jakob, 2021 | Nadeau et al., 2021