Ces facteurs pourraient changer l'allure de l'été
Réjean Ouimet surveille certains phénomènes qui ont le pouvoir de changer l'allure de l'été au Québec. Analyse.
En bref :
Variables de l'équation pour influencer l'allure de l'été ;
Troisième année consécutive sous l'influence de La Niña ;
Vaste zone sous l'influence d'un dôme de chaleur aux États-Unis ;
Été bien arrosé probable au Québec.
Plusieurs facteurs
Plusieurs phénomènes exercent une influence sur la saison estivale au Québec. En 2022, nous devons considérer les éléments suivants : le crétage en Alaska, La Niña, l'anticyclone des Bermudes, le blocage atmosphérique au Groenland et le vortex polaire. L'action ou la présence accrue de ces derniers peut changer l'allure de l'été.
Troisième été La Niña : mauvaise nouvelle
Lors des deux derniers étés, les eaux du Pacifique équatorial ont été plus froides. La Niña a dominé et elle sera encore présente pour une troisième année de suite. Selon Réjean Ouimet, météorologue, le passé indique que cette situation n'annonce rien de bon pour le Québec.
« En temps normal, durant le printemps, la température des eaux du Pacifique équatorial se réchauffe et la Niña faiblit, explique Réjean Ouimet. Ce n’est pas le cas cette année. Un phénomène plutôt rare que l'on s’apprête à vivre : un troisième été consécutif avec La Niña. Cela s’est produit seulement à quatre reprises, soit en 2000, 1985, 1975 et 1956. Seulement deux des 12 mois d’été (juins, juillets et aoûts) de ces années ont été plus chauds que la normale à Montréal. »
Lueur d'espoir
Pendant que l'eau froide domine le Pacifique au niveau de l'équateur, une zone plus chaude favoriserait un apport de chaleur au Québec. En effet, au sud de l'Alaska, une anomalie positive des températures de l'océan pourrait s'avérer bénéfique pour la Belle Province. De fait, en observant le passé, des situations semblables ont donné lieu à des étés majoritairement chauds.
« Les anomalies de l’eau du Pacifique au large de la côte ouest pourraient brouiller les cartes cet été, estime Réjean Ouimet. L’eau est anormalement chaude au large et froide plus à l’est. Il s’agit de l’oscillation pacifique en mode négatif. Lors d’années comparables à cette année, un tel phénomène a favorisé la chaleur au cours de l’été au Québec. »
Zones sèches, zones humides
La sécheresse continentale peut jouer un rôle clé pour dicter l'allure de la saison estivale au Québec. Lorsqu'un anticyclone qui apporte du temps chaud et sec domine dans une vaste zone, les perturbations ont tendance à se former et à circuler autour de ce dôme de chaleur. Les étés marqués par une telle configuration atmosphérique ont été particulièrement arrosés au Québec.
« Ce qui prend toute son importance en été, c’est la distribution des étendues sèches et humides sur le continent. Les régions sèches seront sous l’influence d’une crête, donc du soleil et du temps sec. Ce qu’on appelle une rétroaction positive. Dans le cas qui nous occupe, cette crête est sur le sud-ouest des États-Unis. »
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.