Glace : un risque sérieux à ne pas négliger
La glace présente sur les cours d'eau n'est que l'ombre d'elle-même, en ce moment. Cela représente donc un danger pour ceux qui tenteront de s'y aventurer.
Plusieurs éléments sont à prendre en considération. Un premier facteur est, sans conteste, la douceur qui a régné pendant une bonne portion du mois de décembre et au début du mois de janvier. Depuis le début de l'année 2023, pas moins de 10 records de chaleur ont été battus un peu partout sur le territoire. La majorité d'entre eux l'ont été pendant les nuits, qui ont été particulièrement douces. Les températures moyennes de la première semaine de janvier sont donc près de 8 °C plus élevées que les normales saisonnières.
Cela a mis des bâtons dans les roues de la glace, qui a eu beaucoup de difficulté à se former. De plus, les récentes crues la mettent à l'épreuve alors qu'elle n'a pas nécessairement la robustesse nécessaire pour y faire face. L'augmentation du niveau de l'eau et la vitesse du courant peuvent éroder la glace déjà présente.
Des tempêtes qui nuisent
La cerise sur le gâteau : les deux tempêtes majeures qui ont secoué les dernières semaines.
Dans une publication Facebook, le président d'Hydro-Météo, Pierre Corbin, mentionne : « En plus d'empêcher l'épaississement des glaces, les fortes chutes de neige provoquent de la surcharge sur les couverts de glace. » La surcharge correspond à la présence d'eau entre la neige, à la surface, et la glace qui recouvre le cours d'eau.
Tous ces facteurs font en sorte que la glace a de la difficulté à s'accumuler.
Une telle situation peut encourager la formation d'une glace chétive et cassable. Le hic : elle est aussi cachée par la neige. Ce côté traître la rend donc plus difficile à discerner. Un aventurier imprudent peut se faire berner par cette fausse impression de sûreté créée par la neige et, malheureusement, tomber dans l'eau.
Les dangers associés
Cela représente un risque à ne pas négliger pour une personne qui n'est pas préparée, surtout en considérant que le corps perd sa chaleur quatre fois plus rapidement au contact de l'eau qu'avec celui de l'air. Les probabilités de tomber en hypothermie, cet état où la chaleur du corps n'arrive pas à se régénérer, sont élevées. Une immersion de seulement 15 à 20 minutes dans l'eau froide peut être fatale.
Le choc causé par le contact de l'eau froide peut aussi engendrer un changement brutal dans la respiration, dans la pression sanguine et dans le rythme cardiaque.
Un vortex polaire qui ne collabore pas
Le froid reprendra ses droits au cours du week-end et vers le milieu de la semaine prochaine, faisant chuter les températures sous les normales saisonnières. Cependant, cette incursion glaciale sera brève : l'air tiède risque de faire un retour dès la semaine prochaine.
De manière générale, le vortex polaire se situe vers la Sibérie, réduisant les incursions fraîches pour l'Amérique du Nord. La douceur pourrait donc dominer pour une bonne partie du mois.
Les amateurs de plein air devront donc patienter pour s'aventurer sur les cours d'eau et, entre-temps, redoubler de prudence.