Hiver doux ou hiver froid : lequel est le plus favorable au verglas
Est-ce que les hivers doux l'emportent sur les hivers froids en ce qui concerne le plus de jours de verglas dans un même hiver ?
La tendance est là : nos hivers se réchauffent et la pluie en fait de plus en plus partie.
Le verglas, quant à lui, marque l’imaginaire par son impact. C’est probablement le plus dangereux sinon le plus moche de tous les aspects de nos hivers.
Est-ce que les épisodes de verglas sont à la hausse ou à la baisse ?
Les chiffres le prouvent, le verglas a été moins présent au cours des dernières années qu’historiquement.
À Montréal, la moyenne du nombre de journées de verglas entre 1961 et 1990 était de 16, depuis 2010, ce nombre a chuté à 13. Scénario semblable à Québec, le nombre est passé de 15 à 11.
Si on considère tous les épisodes de verglas au Québec, dans une saison qui va en moyenne du 22 octobre au 1er avril, on constate des différences étonnantes entre les hivers froids et les hivers doux.
Le verglas au Québec
Il y a en moyenne 41 jours de verglas au Québec par hiver. Depuis 2010, les hivers doux ont connu un plus grand nombre de jours de verglas.
Pour ce qui est des épisodes de verglas plus structurés, avec une durée plus grande (six heures et plus) et des quantités de glace plus grandes (15-25 mm de verglas), il y en a quatre épisodes en moyenne par hiver. Là encore, les hivers doux ont vu un plus grand nombre d’épisodes significatifs.
Et maintenant en élargissant la période couverte et en mettant l’accent sur les plus importantes tempêtes de verglas de l’histoire du Québec, celles qui ont laissé plus de 25 mm de verglas. Sur sept cas, deux seulement ont eu lieu lors d’un hiver doux.
Il est à noter par ailleurs que chacun de ces épisodes de verglas a été précédé d’une poussée d’air froid qui a mis la table pour la tempête.
Ce qui nous permet de dire que même quand l’hiver est doux, le froid peut sévir à l’occasion. Et qu’à chaque fois qu’on a une poussée ou une vague de froid en hiver, il faut se poser la question : comment tout ça va finir ? Et souvent, la réponse est en verglas. C’est aussi la raison pour laquelle en été les vagues de chaleur s’achèvent souvent sur du temps violent.
Les deux conditions essentielles et contradictoires du verglas
Selon notre expert, Réjean Ouimet, le schéma classique pour que de la pluie verglaçante se produise dans les secteurs les plus habités de la province tient en deux éléments principaux :
Le froid au sol
Il nous faut tout d’abord une masse d’air froid bien ancrée sur le Québec, un anticyclone situé au nord-est du Québec près du Labrador. Cette configuration favorise l’entrée de vents froids du nord-est le long du Saint-Laurent, lesquels vont garder l’air froid dans les couches basses de l’atmosphère sur le sud du Québec.
Lors des hivers froids, les séquences de temps froid sont davantage présentes et avec plus de mordant. Deux conséquences possibles : soit le froid l’emporte et cet air dense détourne les systèmes venant du sud avec pour résultat que les précipitations tombent sous forme de neige ; soit le système est trop loin et il ne tombe rien.
Le chaud en altitude
Ajoutez à cela un système chaud, provenant des États-Unis, qui chevauche l’air froid et apporte des précipitations sous forme de pluie. En tombant, les gouttes gèlent juste avant d’atteindre le sol.
Avec des hivers chauds, le mouvement des masses d’air en provenance du sud, lesquelles donc contiennent de l’air chaud, est favorisé, ce qui ouvre la porte à plus de jours de pluie. Comme le froid est plus occasionnel ou moins intense, le passage à la pluie est facilité.
Le verglas en 3 catégories
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