Hiver doux : le fleuve Saint-Laurent est presque dépourvu de glace
Un hiver presque record dans l’est de la province a laissé la deuxième plus basse concentration de glace dans le golfe du Saint-Laurent depuis le début de la collecte des données par le Service canadien des glaces.
De la Baie-des-Chaleurs jusqu’aux îles de la Madeleine, le niveau de glace s’est retrouvé largement sous la normale pour la même période, l'an dernier.
La concentration des glaces atteint à peine les 3 %. La saison hivernale 2020-2021 se classe donc sur la deuxième place du podium, derrière 2010, qui a terminé l'hiver avec un maigre 2 %. Toutefois, le phénomène El Niño a été bien présent cette année-là.
À l'inverse, la plus grande proportion de glaces a été observée durant un épisode particulièrement fort d'El Niño, en 2003.
Faible influence de La Niña
Au vu de toutes ces observations, l’épisode La Niña en 2021 n’a pas joué un rôle majeur dans le faible niveau de glace dans le Saint-Laurent. En effet, la première moitié de l’hiver 2021 a connu un flux zonal du Pacifique qui a apporté de la douceur de l’ouest vers l’est du pays, jusque dans le golfe du Saint-Laurent.
Un blocage vers le Groenland a suivi vers la 2e partie de l’hiver. Cela a causé une circulation méridionale. Lorsque le courant a plongé jusqu’au sud des États-Unis, une douceur est remontée en contrepartie vers le nord-est du Canada, apportant des vents en provenance de l’Atlantique.
Résultat : un hiver plus doux dans l’est de la province et dans le golfe du Saint-Laurent. La température moyenne à Gaspé s'est classée au deuxième rang à la fin de l’hiver 2021. Le record est détenu par l’hiver 2010, un hiver El Niño, qui fut le plus doux sur la province.
La saison 2020-2021 a donc fait tache, puisque les hivers comparables lors des épisodes de La Niña ont généralement été plus froids.
Un hiver doux et un manque de glace dans le Saint-Laurent mettent donc la table pour avoir un printemps plus doux que les normales saisonnières.
