Saison des ouragans : le pire est à venir
Après des semaines de calme plat, trois tempêtes tropicales se sont formées en très peu de temps dans le bassin atlantique, à l'aube de l'apogée de la saison des ouragans.
L'océan Atlantique a été particulièrement tranquille au cours des dernières semaines. Elsa, premier ouragan de la saison, s'est invitée dans l'aventure dans les premiers balbutiements de juillet... avant qu'un silence complet ne s'installe pendant plusieurs semaines.
Toutefois, l'activité reprend depuis quelques jours. La tempête tropicale Fred, dont les vestiges affectent le sud des États-Unis à l'heure actuelle, est la première à naître après cette période d'accalmie. Formée le 11 août, elle a déversé de bonnes quantités d'eau sur la Floride avant de prendre le chemin des terres et de remonter vers le nord.
Une autre tempête tropicale un peu plus costaude, Grace, sème la pagaille dans les Antilles. Des pluies diluviennes sont attendues en République dominicaine, à Haïti, à Cuba, en Jamaïque, dans les îles Cayman et dans le nord de la péninsule du Yucatan, au Mexique, au cours des prochains jours. Des coulées de boue sont également possibles. La force de Grace demeure modeste.
La plus jeune tempête tropicale en lice est Henri, et s'est formée le 16 août dernier. Ses impacts seraient cependant limités : Henri pourrait décoiffer les Bermudes (où une veille de tempête tropicale est actuellement en vigueur), mais restera assez loin de la côte est américaine.
Une saison très active
La saison des ouragans demeure très active par rapport à la moyenne : la majorité des systèmes qui se sont formés dans le bassin atlantique ont été particulièrement hâtifs, fracassant des records. Pas moins de huit perturbations tropicales nommées sont nées depuis le début de la saison.
Depuis les cinq dernières décennies, seulement deux années ont atteint un aussi grand nombre de tempêtes tropicales si tôt : 2005 et 2020, qui sont les deux années les plus actives à avoir été observées depuis le début de la collecte des données. Une situation similaire s'est cependant produite en 1936.
2020 est d'ailleurs sur la première place du podium des années les plus explosives, avec 30 tempêtes nommées et 7 ouragans majeurs. Elle a d'ailleurs défié tous les pronostics : l'Université du Colorado prévoyait 16 tempêtes nommées et 8 ouragans au début de la saison. Elle est devenue la plus explosive jamais observée depuis le début de la collecte des données, surpassant le record absolu détenu jusque là par l'année 2005.
Si la tendance se maintient, 2021 pourrait donc se tailler une place de choix dans le palmarès des années les plus actives. Toutefois, si une année plus explosive que la normale est possible, rien n'indique que 2020 serait détrônée.
Toutefois, l'apogée de la saison des ouragans se dessine. Les conditions les plus propices pour les systèmes les plus costauds devraient effectivement être réunies entre la fin du mois d'août et la mi-octobre. La température plus élevée de l'océan Atlantique pourrait toutefois jouer un rôle de taille dans l'amplification de l'activité tropicale, bonifiant ainsi le nombre de systèmes.
