Pluie chaude ou pluie froide : qu'est-ce qui le détermine ?
Vous profitez de la chaleur et du soleil de juillet, quand tout à coup, le ciel s’assombrit : l’averse n’est pas loin ! Vêtus de légers vêtements estivaux, vous retournez tranquillement à la maison, vous disant que ce n’est pas une petite pluie qui va vous arrêter. Finalement, l’averse a lieu, les températures chutent subitement et vous grelottez : la pluie est congelée. Comment est-ce possible ?
On a tous déjà vécu cette histoire, pensant qu’une pluie qui tombe en été est nécessairement chaude. Détrompez-vous ! C'est la saison où les degrés au mercure au niveau du sol n’ont (presque) rien à voir avec la température de la pluie. C’est Christian qui nous demande via Facebook ce qui cause les variations de température d’une goutte de pluie.
La genèse de la goutte
Tout d’abord, regardons la goutte de pluie en formation. La température du nuage est le premier déterminant. Plus un nuage est haut en altitude, plus sa température est froide. Rappelez-vous de l’orage de 2018 près de l’Australie, pendant lequel le cumulonimbus s’était élevé jusque dans stratosphère, où des températures de -111 °C ont été enregistrées. On peut dire avec confiance que les précipitations étaient solides dans ce nuage ! D’ailleurs, c’est un phénomène courant de voir de la neige en haute altitude, même en été. Notez que les nuages d’orages ont le potentiel de s’élever davantage et donc, d’être plus froids.
La chute libre, le vrai déterminant
Une fois le nuage saturé d’eau, la chute de la pluie commence. En moyenne, les gouttes tombent à des températures comprises entre 0 °C et 27 °C. Imaginez, 0 °C équivaut à 32 °F, ce qui est beaucoup trop froid pour la baignade, mais 27 °C correspond à 80 °F, une température parfaite pour votre piscine... si vous n'êtes pas trop frileux ! Ce qui vient déterminer où se trouve la pluie sur ce spectre, c’est le taux d’humidité dans l’air.
En effet, lors d’une journée où le temps est sec, donc peu humide, le phénomène de refroidissement par évaporation s’effectue lors de la chute de la pluie. Cela a deux conséquences : les gouttes d’eau se refroidissent, mais l’air ambiant également. En d’autres mots, le point de rosée augmente. Non seulement l’eau vous donnera des frissons, mais vous aurez aussi de la difficulté à rester à l’extérieur dans vos légers vêtements d’été. C’est le même phénomène qui se produit lorsque vous sortez de la piscine : votre peau et votre maillot sont humidifiés, et l’eau commence à s’évaporer. Pour ce faire, elle a besoin de chaleur. Après une baignade, cette chaleur est absorbée de votre peau, et lorsqu’on parle de pluie, la chaleur est puisée à même l’air ambiant.
À l’opposé, lorsque l’air est saturé en humidité, il y a moins d’évaporation, et donc, les gouttes conservent leur chaleur. C’est à ce moment que la pluie reste agréable sur la peau.
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Une température facile à prédire
La température de la pluie est prévisible et vous n’avez pas nécessairement besoin d’être un météorologue aguerri pour y arriver. Lors d’une journée d’été chaude et humide, ce que l’on ressent facilement en étant à l'extérieur, la pluie à venir a de fortes chances d’être considérée comme « tropicale », donc chaude. La température de l’air au sol est le tout dernier déterminant d’une pluie chaude ou froide. Une averse agréable a davantage de chances de survenir en été qu’en saison de transition. Comme l’air en altitude est plus froid au printemps ou à l’automne, avec l’évaporation des gouttes lors de la chute, la pluie a tendance à y être plus fraîche.
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