Verglas ou neige : telle est la question...

De nombreux modèles météorologiques sont utilisés afin de faire les prévisions à court et à long terme. Souvent, des différences mineures entre ces modèles compliquent la réalisation de prévisions justes et précises, particulièrement lorsque ces disparités sont liées à la trajectoire des tempêtes.


En effet, quand l’hiver est bien installé, il y a un contraste marqué entre l’air froid disponible sur le continent et l’air plus doux présent au-dessus de l’océan Atlantique. De tels contrastes favorisent la création ou l’intensification des tempêtes.

CONTRASTE

Le combat entre ces deux masses d’air détermine toutefois le type de précipitations ainsi que les secteurs qui seront les plus affectés. Si le froid continental l’emporte, ce sera de la neige pour les secteurs côtiers. Dans le cas contraire, si la douceur est majoritaire, il sera question de précipitations mixtes, soit de la pluie et du verglas. C’est donc la trajectoire des dépressions qui déterminera qui est le grand gagnant ainsi que la différence entre une tempête de neige ou de verglas.

C’est pour cette raison que le point critique a été établi. Situé à 40 degrés de latitude et 70 degrés de longitude, ce point fictif représente un repère pour les météorologues. À l’est de cette marque, le Québec sera épargné par les précipitations. C’est surtout à l’ouest du point critique, où l’air doux gagne du terrain, que l’on observe des impacts sur le continent.

Perturbations incertaines

Lorsque l’air qui provient de l’océan envahit le territoire, une différence de températures d'un degré peut changer l'emplacement de la ligne entre pluie et neige. Un secteur qui devait recevoir de la neige peut se retrouver soudainement sous la pluie. C’est notamment le cas qui se présente pour ce week-end avec un système qui va se reformer le long de la côte à l’est de la Nouvelle-Angleterre. Dépendamment de l’ampleur de la douceur, on pourrait voir de la pluie jusqu’à Montréal, alors qu’un léger changement de trajectoire amènera de la neige ou des précipitations mixtes.

Le cas particulier de 2020

Depuis le début de la saison hivernale 2020, la majorité de nos tempêtes majeures étaient empreintes de cette incertitude. C’est seulement peu de temps avant l'événement que les prévisions se sont réellement précisées. Ces systèmes dépressionnaires en provenance du sud des États-Unis ont cheminé vers le Québec avant d’aller s’abreuver en énergie dans l’Atlantique. Jusqu’aux derniers instants, il y avait de la divergence entre les modèles.

TRAJECTOIRE2020

Lorsque les modèles météo font varier la trajectoire de sortie en sortie ou qu’elle change d’un modèle à l’autre, l’incertitude demeure. Pour pallier cette ambiguïté, les experts en météorologie sont forcés d’utiliser l’approche par scénario pour s’assurer que la population touchée garde l’œil ouvert aux différentes conséquences possibles d'événements météo qui ont le potentiel d’avoir des impacts majeurs sur la population. Les reformations côtières posent généralement des difficultés pour les prévisionnistes puisqu’en général, c’est lorsque le centre de la dépression se forme sur les eaux que les prévisions se précisent.

À VOIR ÉGALEMENT : Voici les joueurs météo qui ont brouillé les cartes cet hiver