Vortex polaire fort : une bonne nouvelle pour le Québec
Le vortex polaire, en ce moment, a une symétrie circulaire parfaite au-dessus des pôles. Il est qualifié de fort. Qu’est-ce que cela signifie et cela va-t-il influencer les températures du Québec ?
Le terme vortex polaire a été très médiatisé ces dernières années. Il est connu pour jouer un rôle important en ce qui concerne les températures en hiver, au Québec. Mais savez-vous ce que cela signifie lorsqu’il est qualifié de fort ?
Un fort vortex polaire = des températures...
Tout d’abord, rappelons que le vortex polaire est un élément permanent de la circulation atmosphérique aux deux pôles et est plongé dans l’obscurité totale chaque hiver alors qu’il contient l’air le plus froid de l’hémisphère. Il est caractérisé par une zone de basse pression au-dessus du pôle Nord qui se retrouve dans la stratosphère (une couche de l’atmosphère au-dessus de la troposphère, située à 10 à 50+ km au-dessus du sol) et par de forts vents tourbillonnants d’ouest en est.
Sur l’image ci-dessous ces vents les plus forts ici en rose montrent une forme parfaitement circulaire au-dessus du pôle Nord.
Cette forme circulaire parfaite signifie qu’il est extrêmement fort ou encore stable (le flux autour du vortex est plus fort que la moyenne). Contrairement à ce que l’on peut penser, cela indique que l’air le plus froid reste confiné dans les régions arctiques et donc moins susceptible de plonger profondément en Amérique du Nord, ou encore en Eurasie. Il peut être vu comme un bouclier qui retient l’air froid. Des fuites glaciales peuvent tout de même redescendre aux latitudes inférieures, mais elles sont de courte durée.
Au cours de notre hiver, cette bulle d’air froid en altitude est restée relativement forte et concentrée dans les régions arctiques, ce qui explique l’hiver doux qui a sévi sur la majorité du continent américain. Mais la configuration du vortex n’est pas le seul élément à prendre en considération.
Oscillation arctique et vortex polaire
D’autres éléments sont à considérer en parallèle afin de nous donner une tendance plus précise des températures. L’oscillation arctique est un de ces joueurs qui va permettre le renforcement du vortex polaire ou inversement. Elle désigne la variation de pressions que les météorologues utilisent pour diagnostiquer la tendance de l’air froid à plonger plus au sud. Cette oscillation a deux phases : une négative et une positive. Généralement lorsque le vortex polaire est fort (situation actuelle) cela indique que nous sommes en phase positive.
Source: NOAA
Cette dernière a d’ailleurs atteint un niveau positif record au début février indiquant une tendance de l’air froid à balayer l’est, dont le Québec, mais de courtes durées et l’empêchant de plonger vers le sud.
La tendance vers la douceur continue ?
Le vortex polaire est prévu de rester fort d’ici le 28 février d’après les derniers modèles. Il perdra sa forme parfaitement circulaire et deviendra plus ovale. Le froid affectera alors surtout sur les régions de l’est du continent eurasien alors que la douceur dominera le Canada et l’Europe.
C’est au début du mois de mars qu’il faudra surveiller l’évolution du vortex qui pourrait se diluer, mais aussi l’évolution de l’oscillation arctique qui reste positive à plus faible amplitude. Une poche d’air plus frais pourrait alors couler vers le Québec alors qu’une crête atmosphérique vers l’Alaska et l’Ouest canadien apportera de l’air plus doux. Tout comme les dernières poussées de froid, puisqu’aucun blocage atmosphérique n’est envisagé, elle devrait être éphémère.
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