Exclusif : trois mots vont marquer le printemps au Québec
MétéoMédia prévoit que le printemps sera moins froid, calme, voire rassurant. Ces dernières années, la saison des amours s’est avérée tardive, souvent froide et décevante. Selon nos météorologues, un contexte atmosphérique favorable protégera le Québec des extrêmes de températures et la saison des inondations sera plus modeste.
Ce qu’il faut retenir du printemps à venir :
Printemps normal moins froid que les années passées ;
Les températures près des moyennes saisonnières ;
Neige dans la moyenne (de 50 cm à 100 cm).
Un printemps rassurant
Cette année, on prévoit un printemps normal. On peut s’attendre à voir la fin de la neige au sol vers la fin mars et des températures douces (entre 5 °C et 10 °C) durables en avril. Le mercure sera majoritairement près de la normale, sauf pour l’est de la province où on prévoit un printemps plus doux que la moyenne.
En ce qui a trait aux précipitations, le Québec aura droit à quelques gros systèmes ayant le potentiel de produire un peu plus de pluie, ou de pluie et de neige que la normale. Toutefois, la saison ne sera pas nécessairement maussade puisque l'on prévoit entre 35 et 45 jours perturbés.
Plus doux depuis 2010
Il faut remonter à 2010 pour retrouver du temps très doux entre le 1er mars et le 1er juin, année où le mercure avait atteint 3,6 °C au-dessus de la normale. Toutefois, depuis 2013, cette saison de transition déçoit : le froid persiste, la neige s’accroche et la province est aux prises avec des mélanges de précipitations et des tempêtes.
En 2021, le printemps sera nettement plus satisfaisant. Un hiver idéal ou presque laissera place au passage agréable vers des températures moyennes qui grimperont progressivement au-dessus du point de congélation. À compter de la mi-mars, le changement d’heure permettra au soleil de rester parmi nous plus longtemps. Sur ces entrefaites, il sera possible de profiter des activités extérieures alors que le paysage hivernal et les surfaces de jeu le permettront.
Inondations : un printemps calme
Le printemps est la saison des inondations. Plusieurs facteurs influencent ces événements. En 2021, le tapis neigeux demeure peu abondant, sauf pour la grande région métropolitaine et certains secteurs du sud du Québec. De plus, ce couvert de neige s’avère de faible densité étant donné que la province a reçu peu de pluie et qu’il n’y a pas eu de redoux au cours de l’hiver. Malgré le fait que des bordées de fin de saison et des épisodes de grandes pluies peuvent survenir, le risque d’inondations reste mineur.
Les attentes
Quand le printemps se pointe en mars, les attentes sont élevées. En effet, les Québécois espèrent profiter de températures clémentes et de la présence réconfortante du soleil. Pour apprécier la sensation de la vraie chaleur estivale, la patience est de mise : rarement avant la deuxième semaine de mai. “On voudrait connaître des températures de 20 °C dès le 1er avril, explique André Monette, chef météorologue à MétéoMédia.
C’est la saison la plus décevante pour les gens. Au printemps, il est normal d’avoir des tempêtes. Tout le monde est pressé de voir des températures de début mai en mars.” Malgré quelques poussées de douceur ponctuelles, l’absence de végétation retarde la présence d’humidité nécessaire à la rétention de la chaleur. Même s’il fait 20 °C, l’impression de fraîcheur perdure.
Contexte particulier
L’hiver 2020-2021 a été marqué par la présence d’un influenceur de taille, relativement tenace. En effet, alors que le phénomène La Niña modéré se poursuit dans le Pacifique, c’est une crête atmosphérique située au Groenland qui a protégé le Québec des grosses tempêtes en provenance du sud des États-Unis. Le résultat : des rendez-vous manqués à profusion ! De fait, cet événement inattendu a volé la vedette l’hiver dernier.
Le phénomène La Niña n’a pas joué son rôle cette année. Tandis qu’il tirera lentement et progressivement sa révérence, l’incertitude demeure quant au crétage dans l’Atlantique. “C’est la carte cachée de la prochaine saison, déclare Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia. Si cette crête s’accroche plus longtemps, ça peut ralentir l’installation du printemps.” Cela signifie que les trois prochains mois ne seront pas doux, mais plus près des normales saisonnières.
Changement de paradigme
Les sept derniers printemps ont déçu à plusieurs égards, surtout en ce qui concerne les températures. Le Québec a connu de nombreuses agressions d’air arctique au cours de ces dernières années, notamment en mars et en avril. Il n’est pas exclu que le mercure chute sous les moyennes saisonnières durant de courtes périodes, mais on ne prévoit pas de grands froids.
De fait, les descentes du vortex polaire bouleverseront les Prairies canadiennes : on se souviendra cependant que ce froid n’est jamais bien loin de la Belle Province. Ces influx d’air glacial ne risquent pas de gêner trop longtemps. On prévoit des températures clémentes, légèrement au-dessus des normales en mars. C'est en avril que l'on aura quelques descentes d'air froid, sans que celles-ci soient d'aussi longues durées que lors des dernières années.
Ce printemps, il va neiger...
Malgré cet empressement légitime de vouloir profiter de la chaleur et du beau temps au début du printemps, on prévoit que la neige embellira le paysage québécois au cours des prochaines semaines. Rappelons qu’en moyenne, il tombe entre 50 cm et 100 cm de neige entre le 1er mars et le 1er juin, au Québec. Ces précipitations solides seront plus manifestes en mars, mais il ne sera pas étonnant de recevoir une bordée en avril. De fait, bon an mal an, entre 15 cm et 40 cm tombent au cours du deuxième tiers du printemps.
Après le 1er mars, la province reçoit huit chutes de neige de 15 cm et plus. “Il est possible de vivre un creux de vague en avril, poursuit Réjean Ouimet. Toutefois, une bordée à cette période de l’année ne reste pas longtemps au sol. D’habitude, une chute de neige au début avril dure une semaine. Vers la fin du mois, environ trois jours.”
Enfin, la pelouse
Avoir hâte au printemps, c’est aussi ce désir de voir la verdure renaître. Un premier pas vers cette étape consiste à se débarrasser de la neige au sol. Pour les régions les plus au sud de la province, cela se produit à la fin du mois de mars. Cette année, on prévoit que cet objectif sera atteint à temps. Pour les autres régions du Québec, la neige aura disparu complètement du paysage dans le respect du calendrier habituel : vers la mi-avril pour le centre et au début mai dans l’est.