Le gel préfère-t-il les banlieues?
Pourquoi le premier gel tarde-t-il tellement à rejoindre Montréal, alors qu'il a déjà sévi dans plusieurs régions du Québec? Plusieurs facteurs sont à considérer...
Il y a eu du gel à Mirabel le 2 octobre dernier. Le lendemain, Saint-Hubert et Sainte-Anne-de-Bellevue enregistraient leur toute première nuit sous le point de congélation. Et voilà que plus de trois semaines plus tard, Montréal n'a toujours pas eu ses premiers minimums sous zéros de la saison. Pourquoi ce décalage entre des villes pourtant situées à proximité?
« En moyenne, on peut voir des écarts assez importants entre les stations en banlieue de Montréal et celles situées dans des secteurs plus urbains », explique Kevin Cloutier, météorologue à MétéoMédia.
Le centre-ville, bon dernier à geler
Le centre-ville de Montréal est d'habitude un des derniers endroits au Québec à plonger sous zéro. En moyenne (entre 1991 et 2020) il connaît sa première gelée de l'année le 28 octobre. Du côté de Mirabel, cette moyenne est le 5 octobre, ce qui représente une différence de 23 jours! En 1998 et en 2014, cet écart a même atteint 45 et 50 jours respectivement, entre la date du premier gel à Ville-Marie et à Saint-Hubert.
Le facteur îlot de chaleur
Les îlots de chaleur – ces zones urbaines responsables de la rétention de la chaleur – ont un rôle central à jouer dans l'asynchronisme des premiers gels ville-banlieue.
Les plans d'eau et leurs impacts
La proximité avec un plan d'eau peut aussi avoir un rôle déterminant à jouer sur l'avènement des premiers gels. C'est ce qui pourrait expliquer qu'en 1997, Sainte-Anne-de-Bellevue a connu sa première gelée 15 jours plus tard que l'aéroport de Montréal. « L'eau emmagasine la chaleur pendant la nuit. C'est pourquoi certains secteurs situés près des plans d'eau peuvent connaître des températures plus douces. Mais cela dépend toujours de la direction des vents », exprime le météorologue Kevin Cloutier.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue pour MétéoMédia
