Météo capricieuse : le défi de l’agriculture de demain
Les changements climatiques vont modifier la façon de faire des agriculteurs. À cause des extrêmes météorologiques qui se multiplieront au cours des prochaines décennies, les producteurs devront s’adapter pour assurer des récoltes toujours plus abondantes pour subvenir à une population mondiale sans cesse grandissante.
La réalité des agriculteurs
Selon une étude sur les impacts des changements climatiques sur le secteur agricole, préparée par Ouranos en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, les changements climatiques sont l’un des plus importants défis pour le développement du secteur agricole et des cultures maraîchères.
Les changements climatiques vont augmenter la fréquence des phénomènes extrêmes comme : les vagues de chaleur, les inondations et les périodes de sécheresse. Prenons l’exemple d’une région donnée qui reçoit en moyenne 100 millimètres de pluie pendant le mois de juillet, ce qui équivaut à environ dix millimètres tous les trois jours. Dans le contexte des changements climatiques, cette région pourrait connaître trente jours sans précipitations et lors d’un violent orage le dernier jour, recevoir cent millimètres d’un coup. Statistiquement, la moyenne mensuelle serait respectée, mais dans la réalité, on serait passé de sécheresse à inondation. C’est ça le changement climatique !
Pour les agriculteurs, cette modification des patrons météorologiques est devenue un véritable casse-tête. Ce que les scientifiques prévoient n’a rien d’encourageant pour eux. L’adaptation représente leur seule option pour faire face à l’avenir et assurer des récoltes abondantes et de qualité. Déjà en 2007, les excès de pluie, la grêle, les sécheresses et les gels hâtifs comptaient pour 60 % des déclarations de pertes pour les producteurs de grandes cultures et les maraîchers.
Déjà, le climat se fait remarquer
Selon l’étude, la hausse des températures, les épisodes de sécheresse, les pluies torrentielles et l’augmentation des phénomènes extrêmes constituent les risques les plus importants pour l’industrie agricole. En 2011, entre 54 % et 78 % (selon le type de légumes) des producteurs maraîchers avaient reçu des indemnités à cause de quantités trop importantes de pluie. Ces épisodes de fortes précipitations causent également le ruissèlement de surface, qui contamine les eaux de surface, ainsi que l’érosion des sols.
Les vagues de chaleur seront aussi plus fréquentes. L’Outaouais, Montréal, Laval, la Montérégie, les Basses-Laurentides et la région de Lanaudière pourraient connaître de huit à quatorze jours supplémentaires de températures de trente degrés et plus l’été, par rapport à la moyenne et de quatre à sept jours de plus pour les régions de Québec et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les cultivateurs font déjà appel à des systèmes d’irrigation pour suffire à la demande en eau. L’utilisation de ces systèmes par les producteurs maraîchers est aussi fréquente que l’est la fabrication de neige artificielle pour les centres de ski. C’est bien la preuve que tous les types d’industries devront s’adapter si elles veulent survivre. Certaines cultures ont aussi un grand besoin des insectes pollinisateurs pour assurer leurs récoltes. Les changements climatiques affectent la survie et le niveau d’activité de ces insectes.
L'adaptation comme solution viable
Malgré tout, l’étude souligne quelques points positifs du changement climatique pour les agriculteurs. Elle prévoit une hausse de la productivité due grâce à la prolongation de la saison de croissance. Les régions plus nordiques pourront aussi introduire de nouvelles cultures, car la hausse des températures permettra une plus grande variété de récolte. L’ensemble des plantes augmentera leur productivité, car l’air contenant plus de CO2, la photosynthèse sera d’autant plus élevée. Il est, cependant, important de rappeler que, selon l’étude, les désavantages des changements climatiques sont plus nombreux que les avantages. D’où l’importance pour l’industrie agricole de mettre en place des moyens d’adaptation efficaces.
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