Un triste record pour le Québec
Dans un contexte de changements climatiques et de sécheresse accrue, en 2023, le Québec a compté 48 incendies de grande envergure, soit 30 fois plus qu’en moyenne. C’est ce qu’a précisé la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) dans son bilan. En voici les détails.
Des chiffres alarmants
Au total, 564 feux ont brûlé plus de 1,1 million d’hectares en zone de protection intensive, et 147 feux ont rasé 3,4 millions d'hectares en zone nordique. Le total est de 4,5 millions d'hectares, un record de tous les temps jamais enregistré au Québec. La superficie brûlée cette année, causée à 99,9 % par la foudre, est aussi plus élevée que la somme des 20 dernières années, toutes causes confondues.
En ce qui concerne les incendies de grande envergure, la moyenne des dix dernières années s'établit à 1,6 feu de plus de 1 000 hectares par an. Cependant, en 2023, le Québec a enregistré 48 incendies de grande envergure, soit 30 fois plus que la moyenne. Parmi ceux-ci, on peut noter le plus important feu jamais enregistré dans la zone de protection intensive, dans la région de Lebel-sur-Quévillon. Cet incendie colossal, résultat de la fusion de 19 feux, a englouti au total 481 991 hectares de forêt.
Sécheresse généralisée
La SOPFEU a précisé qu’au printemps, les mois de mai et de juin se sont avérés anormalement secs sur l’ensemble de la province. Certains secteurs n’ont reçu aucune goutte de pluie en juin, en plus d’une vague de chaleur prolongée, avec des températures largement au-dessus des normales. Les indices d’intensité et de propagation variaient, à ce moment, de très élevé à extrême sur l’ensemble du territoire. La ligne de foudre y a été dévastatrice.
Capacité dépassée
La capacité opérationnelle de la SOPFEU lui permet de combattre 30 incendies simultanément ou un seul feu de plus de 1000 ha. En date du 4 juin, 155 feux étaient actifs simultanément. À la fin-mai, la SOPFEU faisait déjà face à des capacités opérationnelles dépassées avec 56 feux actifs, dont un incendie non maîtrisé de plus de 1000 ha dans la région de Sept-Îles. Elle a pu obtenir de l’aide des Forces armées canadiennes et de pompiers de l’international.
Rappelons que les nombreux feux ont eu des conséquences sur la qualité de l'air. L'air pollué par la fumée a été ressenti jusque dans certaines grandes villes du Canada et chez nos voisins du Sud, comme à New York.
Source : Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU)