Gel : pourquoi certaines régions y résistent plus longtemps?

Le gel automnal est une réalité sur presque tout le Québec dès la fin du mois de septembre. Mais certains endroits résistent plus longtemps à l'envahisseur. Explications.


Des régions qui résistent

En moyenne, la plupart des régions du Québec connaîtront un épisode de gel au moins une fois au cours du mois de septembre. À Val-d'Or, à Sept-Îles et à Gaspé, c'est le 17, 18 et 19 septembre, respectivement. Sherbrooke suit avec un 21 septembre comme date moyenne du premier gel de la saison. À Saguenay, cet évènement se produit habituellement autour du 26 septembre.

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D'autres grandes villes doivent attendre plusieurs semaines avant de voir le givre apparaître au petit matin. À Gatineau et à Montréal, le premier gel survient en moyenne le 8 et le 17 octobre respectivement. C'est fort compréhensible, car ces villes sont plus au sud du territoire. Mais Québec, qui est pourtant au nord de Sherbrooke, doit attendre au 5 octobre avant de voir du gel, soit deux semaines plus tard que la Reine des Cantons-de-l'Est. Et Rimouski, encore plus au nord, subit son premier gel en moyenne un 12 octobre. Pourquoi une telle différence entre deux villes sensiblement sur le même parallèle et à moins de 225 km l'une de l'autre?

Dôme thermique

Deux facteurs majeurs peuvent atténuer le refroidissement nocturne, donc la date du premier gel. Tout d'abord, il y a les îlots de chaleur urbains. Il s'agit d'un genre de dôme thermique causé par la rareté voire l’absence d’arbres et de végétation, la présence de larges surfaces non réfléchissantes qui absorbent et stockent l’énergie solaire et l’émission de rejets énergétiques multiples. Ces facteurs peuvent faire varier la température de façon importante sur de courtes distances. Des variations de 5° peuvent être observées sur une distance de moins d'un kilomètre.

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C'est ce qui explique qu'à Montréal, par exemple, bien qu'un premier gel soit habituellement observé le 17 octobre à l'aéroport de Dorval, le centre-ville attend en moyenne 11 jours pour rapporter une température semblable. Une différence majeure pour une distance de moins de 15 km. L'écart est encore plus renversant avec Saint-Hubert. On y observe habituellement le premier gel un 6 octobre, soit trois semaines plus tôt qu'au centre-ville de Montréal, situé à moins de 15 km. C'est un des facteurs qui explique le retard de Québec par rapport à Saguenay ou à Sherbrooke notamment. On en a eu un exemple frappant jeudi matin, alors qu'on a eu du gel en banlieue de la métropole, mais pas sur l'île. Le même scénario devrait se répéter dans la nuit de jeudi à vendredi.

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Le fleuve réchauffe

Mais un autre facteur protège la vieille capitale du gel automnal : la proximité d'une grande étendue d'eau. Près de 15 millions de litres d'eau coulent dans le Saint-Laurent à chaque seconde. Cette eau conserve sa chaleur plus longtemps que l'air et réchauffe ses alentours. Mais son influence est limitée. C'est pourquoi à Rimouski, par exemple, même si le premier gel survient en moyenne le 12 octobre, il est probable qu'à 5 km du fleuve, à Saint-Anaclet par exemple, le premier gel soit observé plusieurs jours, voire plus d'une semaine plus tôt.

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Une couverture

Notons enfin que les nuages peuvent atténuer le refroidissement nocturne. Étonnamment, une nuit entre deux journées ensoleillées peut être plus froide que lors d'une période nuageuse. Les nuages agissent comme une couverture qui empêche l'air doux de s'échapper.

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Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.

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